Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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JEAN EPSTEIN 277 Cceur Fidele, sont de MarieAntonine Epstein, il put se regarder comme le maitre a peu pres absolu de son oeuvre. Mais, tres vite, Les Aventures de Robert Macaire, sujet qu'il n'aurait certainement pas choisi s'il avait ete libre, le ramenera a une plus exacte comprehension de sa situation. Trop intelligent pour ne pas s'apercevoir qu'il faisait fausse route, trop loyal pour chercher a donner le change sur sa deception et ses exigences, trop certain de ne pas servir le cinema comme il le pouvait en se consacrant a des Robert Macaire, Jean Epstein reprit son independance. 30 Jean Epstein, lui-meme II n'avait pas oublie que dans un essai, « Cinema », qu'il avait publie en 1921, il avait ecrit : « Le cinema attache une valeur trop importante a ce qui represente exterieurement les actes de l'intelligence. II est mauvais peintre, mauvais sculpteur, mauvais romancier. II se pourrait qu'il ne soit pas un art mais autre chose, mais mieux. Ceci le distingue, qu'a travers les corps il enregistre la pensee. II l'amplifie et raeme parfois la cree la oil elle n'etait pas. » Et, un peu plus loin : « Le cinema nomme, mais visuellement, les, choses et, spectateur, je ne doute pas qu'elles existent. » En depit de tous les Lion des Mogols du monde, c'etait la la Verite et c'etait cette Verite qu'il entendait servir. Sacrifiant alors a cette verite les facilites materielles dont il disposait a Montreuil, Jean Epstein travailla pendant trois ans (1926-1929) sans appui mais sans entraves, realisant quatre films tres differents mais qui, a des titres divers, meritent d'avoir leur place dans l'histoire de l'AvantGarde francaise : Six et demi-Onze (sur un scenario de Marie-Antonine Epstein) (1), La Glace a trois faces (d'apres une nouvelle de Paul Morand, dans laquelle un homme est presente successivement sous trois aspects differents qui sont ceux sous lesquels le voient trois femmes differentes), La Chute de la Maison Usher (d'apres l'ceuvre d'Edgar Poe), Finis Terrae. Avec ces films, Epstein cherche a mettre ses actes en accord avec ses ecrits, sautant de l'intellectualite pure (La Glace a trois faces) a un « caligarisme » epure (La Chute de la Maison Usher) pour aboutir a un realisme sans concession ayant presque la rigueur d'un « documentaire » (Finis Terrae) dans lequel adoptant, comme personne avant lui n'avait (1) Jean Epstein avait intitule son film Un Kodak mais la firme connue sous ce nom lui ayant cherche des difficultes, il avait adopte le titre Six et demi-onze.