Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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L' AVANT-GARDE 281 rature et que de vraie emotion dans les personnages qu'incarnaient si sobrement Nathalie Lissenko qui, avec celui de la mere blanchisseuse, trouva une de ses meilleures creations, Pierre Batcheff, Philippe Heriat qui campa la une silhouette d'innocent d'autant plus curieuse qu'il avait su avec beaucoup d'art et a force de sincerite la depouiller de tout ce qu'elle aurait pu avoir de conventionnel et Catherine Hessling qui, fait unique dans sa bizarre carriere, sut renoncer a peu pres completement a la preciosite minaudiere dont sa personnalite se trouvait si facheusement marquee. vSi le cinema francais avait ete organise, s'il avait eu les hommes d'affaires attentifs et d'esprit ouvert dont il avait besoin, Alberto Cavalcanti, au lendemain de En Rade, aurait pu tout faire. Mais il ne trouva personne pour lui permettre d'exploiter ses qualites. II dut chercher a echafauder une combinaison grace a laquelle il pourrait utiliser Texperience que ses essais — car il ne faut pas voir dans En Rade autre chose qu'un essai reussi, un essai qui vaut ce que le cinema a fait de meilleur a cette epoque, mais un essai — lui avaient permis d'acquerir. Et ce qu'il fit ce fut Yvette, c'est-a-dire un beau role pour Catherine Hessling dans un film dont la realisation n 'avait ete rendue possible que par la mise sur pied d'une de ces combinaisons internationales qui etaient alors a peu pres les seules chances que les metteurs en scene les plus interessants avaient de travailler. Tire d'une nouvelle de Guy de Maupassant, c'est-a-dire d'un des ecrivains les plus francais qui aient jamais existe, un des tres rares qui aient ete rebelles a toute influence etrangere, le seul qui n'ait jamais tire que de son terroir — clos normand ou « Boulevard » parisien — la seve de ses ceuvres, ce film dont Taction devait se derouler dans un milieu specifiquement parisien se trouvait tres lourdement handicaps, au depart, par l'obligation dans laquelle Cavalcanti s'etait trouve de confier a des acteurs etrangers plusieurs de ses plus importants roles. Le talent de ces acteurs : lea de Lenkeffy, Walter Buttler, Clifford Mac Laglen, n'est pas en cause ici, mais simplement Timpossibilite dans laquelle ils etaient, Hongroise et Anglais, de donner a leurs personnages tout ce que ceux-ci contenaient et devaient exprimer de francais. Si Ton ajoute que ce n'etait pas Catherine Hessling dont le talent — indiscutable — ne se recommandait pas par ses qualites particulierement francaises, qui pouvait faire contrepoids et restituer a l'oeuvre la saveur dont Guy de Maupassant l'a paree, on cpmprendra qu' Yvette ait decu. Avec le gout qui est une des plus certaines caracteristiques de sa personnalite, Cavalcanti avait compose autour de ses personnages T atmosphere la plus exacte du milieu special mais si parisien dans lequel l'ecrivain les avait fait evoluer. Et sur ce point, il avait si bien reussi que le decor etouffait un peu Taction et celle qui