Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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L' AVANT-GARDE 283 riques et poetiques dont l'ecran ait provoque" la naissance, une des plus naturellement hardies sans aucune de ces intentions provocatrices dont se sont trouves gates tant de films interessants : c'etait toute l'ame ingenue et touchante du bon Andersen qui transparaissait a travers les images de La Petite Marchande d'allumettes dont Catherine Hessling etait la parfaite interprete. Tres vite, Jean Renoir s'evada, nous l'avons dit, de « l'AvantGarde » et, rejetant toute seVerite en vers lui-meme, confiant en ses forces et certain que, quelles que fussent les extremites auxquelles il se laisserait entrainer, il reussirait a n'y pas faire naufrage et a reprendre pied sur le rivage solide et sur ou il trouverait la reussite a laquelle il se savait promis. C'est alors qu'il fit des films aussi differents que Le Bled, Le Tournoi, films de circonstances que n'importe qui aurait pu faire comme il les fit mais qui, prouvant au moins qu'il pouvait travailler comme tout le monde, firent oublier a ceux qui auraient pu lui en tenir rigueur, qu'il etait l'auteur de la si poetique PetiteMarchande d'allumettes. II y eut mieux. II y eut pire, car on trouve encore, en ces ann£es du cinema muet declinant, le nom de Jean Renoir sous un " Tire au Flanc qui ne vaut pas mieux que tous les autres vaudevilles militaires £pars tout au long de l'histoire du cinema francais et qui constituent contre les dirigeants de celui-ci le plus accablant des requisitoires. Si Ton veut bien ne voir la que les efforts d'un homme tenace, fermement resolu a ne laisser echapper aucune occasion de s'imposer, il convient de ne pas etre trop severe a l'egard de Jean Renoir, d'autant moins que ces efforts ne furent pas perdus puisqu'ils aboutirent a un film qui, sans etre un chef-d'oeuvre, a du moins laisse voir queiques-unes des qualites par lesquelles son auteur s'amrmera plus tard et montre que, sans plus attendre, il etait capable d'atteindre le grand public. C'est encore a une combinaison Internationale, semblable a celle qui permit a Cavalcanti de realiser Yvette, que Jean Renoir dut de franchir definitivement et honorablement le fosse separant « l'Avant-Garde » de la production normale. Choisissant dans l'ceuvre d'un des ecrivains avec lesquels il a le plus d'affinites — Emile Zola — un des romans les plus connus de la foule : Nana, dans le personnage principal duquel il voyait un role convenant a la personnalite de Catherine Hessling, qu'il encadra de Werner Krauss et de Jean Angelo, Jean Renoir realisa un film un peu lourd, un peu lent, dans lequel quelques passages pittoresques mettaient des notes vives, mais qui ne manque pas de force, une ceuvre comme on aimerait, somme toute, qu'il en parut beaucoup sur les Gorans.