Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

286 HISTOIRE DU CINEMA public donnait a leurs oeuvres que les auteurs de ces films tiraient la con fiance en eux-memes et la force dont ils avaient besoin pour continuer a travailler hors des senders battus. Ce public ce n'etait pas dans les palaces des grands boulevards — les Champs-Elysees n'etaient pas encore devenus le quartier general de la vie cinematographique — ni dans les salles dites « de quartier » que Jean Epstein et Jean Renoir, Cavalcanti et Gremillon le trouvaient mais dans de petites salles qui s'6taient ouvertes dans des coins de Paris ou, quelques mois plus t6t, nul n'aurait pense" a aller les chercher et cela sur l'initiative d'hommes qui avaient compris que le mouvement cree par Louis Delluc et Ricciotto Canudo avait peu a peu pris assez d'importance pour que Ton put essayer d'en profiter tout en servant la cause d'un meilleur cinema. Le premier qui avait eu cette revelation est Jean Tedesco qui venait de prendre la direction du theatre du Vieux-Colombier abandonne par Jacques Copeau. La, des le mois d'avril 1924, se rangeant sous la banniere de Canudo, il avait organise des « Vendredis du ye Art » qui avaient amene sur la rive gauche quelques-uns des snobs qui s'£taient groupes autour de Canudo et qui, depuis la mort de celui-ci se trouvaient quelque peu desorientes et cherchaient un centre de ralliement. Ce centre, Jean Tedesco le leur offrait et ils prirent facilement l'habitude d'y venir, si bien qu'au mois de novembre suivant un premier spectacle « d'Avant-Garde » y fut donne qui comprenait : un film allemand de Robison et Grau Le Montr eur d' Ombres, le film sans sous-titres de Marcel Silver, L'Horloge et sous le titre Selection de rythmes des passages de La Roue qu'Abel Gance avait r£unis en un montage special. Un mois plus tard, nouveau spectacle consacre a Jean Epstein et compose* de Cceur Fidele, de fragments de L'Affiche et d'une Etude d 'expressions dont le path^tique visage de Nathalie Lissenko avait fourni les elements. (1) (1) Alexandre Arnoux a donni du « Vieux-Colombier » une description qui en fait parfaitement sentir V atmosphere : « Le Vieux-Colombier a garde" I'empreinte de Copeau ; le public date de lui et West pas digage. Quelque chose de litteraire, d'universitaire, de diplomi remplit ce long couloir nu ; la vieille dame qui a de la lecture y abonde et le monsieur grisonnant, a la barbe bien tenue, au ventre de dimensions moyennes, ni trop engraissd par I'exces de nourriture, ni fondu par Vactivite physique, le quinquagenaire qui ne didaigne pas la nouveauti pourvu qu'elle soit morale, instructive et estampilUe pari' elite europeenne. On rencontre ici la gauche etl' extremegauche de la Sorbonne, celle qui prise dans Gide un calvinisme tiraille entre Nietzsche et saint Paul, un scandale evangilique, dans Valdry une critique de la podsie qui devore la poisie. Les jeunes filles s'habillent avec une exacte recherche de laisser -alter, affectent une coquetterie genevoise, un souci visible du mipris du qu'en dira-t-on ; les jeunes gens pratiquent I'examen de cons