Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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L'AVANT-GARDE 287 En raeme temps, Jean Pascal, directeur de « Cinemagazine » fondait une association de caractere populaire « Les Amis du Cinema » qui, apres s'etre developpee a Paris a partir de 1921, eut des ramifications en province, dont la plus importante fut celle de Montpellier que dirigeait le docteur Paul Ramain. L'exposition des Arts decoratifs qui s'ouvrit a Paris au printemps de 1925 fournit une preuve de plus que « l'Avant-Garde » repondait a une n^cessite et qu'il aurait fallu l'inventer si elle n'eut exists : un homme qui avait 6te mele, aux cotes de Lugne-Poe, et de Paul Fort, au mouvement tendant, aux environs de 1900, a liberer le theatre, de 1'influence Augier-Dumas sous laquelle il etouffait, Charles Leger, s'etait, comme tant d'autres, senti attire par le cinema et il avait entrepris de faire en faveur de celui-ci, un effort de liberation du meme genre que celui qu'il avait mene au « Theatre des Poetes ». Ayant obtenu l'autorisation d'installer un ecran dans un des pavilions qui avaient 6te construits sur le Cours la Reine, il organisa la des stances regulieres dont les programmes etaient composes de films qui, effrayant les directeurs de salles par leur originalite, ne pouvaient acceder aux ecrans. Tres vite, on sut que les films qu'accueillait Charles Leger n'etaient visibles que la et qu'ils repondaient au besoin de nouveaute que beaucoup eprouvaient. Mais comme la salle etait ouverte a tous, qu'il n'etait pas necessaire de montrer patte blanche pour y penetrer, les badauds, qui etaient entres la comme dans un quelconque etablissement des boulevards pour tuer une heure, n'etaient pas longtemps avant d'etre decus ou indignes de ce qu'ils y voyaient. Leurs protestations provoquaient naturellement des repliques et certains soirs il y eut la des manifestations au cours desquelles on en vint parfois aux mains : au Cours la Reine bien plus que partout ailleurs « l'Avant-Garde » se montra batailleuse. L'exposition des Arts decoratifs terminee, Charles Leger poursuivit son effort dans une petite salle du square Rapp — la salle Adyar — ou, des annees durant il organisa r^gulierement des seances comportant projection de films et discussion dont cience, la gymnastique rationnelle et le vegdtarisme; toutle monde est propre , chacun est intelligent, informi ; il ne manque a cette petite joule triee qu'un peu de crasse et d'instinct, qu'un peu de stupidite genereuse, de cette betise animate qui lui ferait sentir ce qu'elle comprend et s'unir plus justement en jugeant de travers. Public etroit, sympathique, esclave des disciplines de la liberie moderne, trop perspicace, intuitif helas ! par ordre et par principe, uniquement parce que I' intelligence n'est plus de mode aujourd'hui, et spontane a la reflexion, public qui rirait de meilleur cceur et moins avec la Ute,au Pelerin ou a La Ruee vers l'Or si on ne V avait persuade par raison demonstrative, que Chariot prouve Bergson et continue Pascal. » (Alexandre Arnoux : « Du jnuet au parlant » (Nouvelle Edition, Paris 1946).