Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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294 HISTOIRE DU CINEMA Garde » — et il ne Test pas moins (Ten indiquer l'esprit et les caracteres, tant dans son inspiration que dans sa forme. C'est, en effet, en vain, que Ton chercherait dans le cinema francais quelque chose d'analogue au mouvement expressionniste allemand : en France, pas de tendance generate mais une serie d'initiatives, de recherches individuelles, d'efforts independants les uns des autres, ce qui est conforme au temperament national, pas de directives generates. A l'origine, ce qui meritera, un jour, d'etre appele « l'Ecole cinematographique francaise » n'est qu'une gerbe de bonnes volontes... « Une gerbe » n'est d'ailleurs pas completement exact, car ces bonnes volontes n'ont pas de lien entre elles. Elles ne se connaissent meme pas. Elles ont pourtant un but commun, aussi general, aussi vague : faire autre chose que ce que Ton fait et meme continuer a faire ce que Ton fait, mais le faire mieux. II ne s'agit pas de revolution — revolutionner le cinema sera plus tard la pretention des elements les plus avances de « l'Avant-Garde » — mais bien plutot de mise au point, ce qui est aussi parfaitement conforme au genie national. Certes, on regarde devant soi, mais on ne vise pas trop haut. On ne pretend meme pas que le cinema que Ton aime, auquel on croit, au service duquel on veut se consacrer, soit un art. Rien n'est plus significatif a cet egard que la polemique qui s'institua dans les derniers mois de 1917 entre deux hommes qui allaient, a des titres divers et dans des domaines tres differents, tenir leur place dans la vie cinematographique : Marcel L'Herbier et Emile Vuillermoz. Le Cinema est il un Art ? Emile Vuillermoz qui s'etait fait dans la critique musicale une place importante et jouissait de l'autorite la plus justifiee, ayant publie dans « Le Temps » un article ou il voyait dans le cinema un art capable de prendre sa place a cote de ses aines, Marcel L'Herbier qui venait de decouvrir le cinema, repliqua dans le magazine « Le Film » (1) en un long article qui, en depit de sa verbosite et du style bizarre auquel se complaisaient alors les milieux litteraires d'ou venait l'auteur, merite qu'on en reproduise certains passages d'autant plus significatifs que celui qui les a ecrits va tres vite etre regarde non sans raison comme le representant le plus qualifie de « Tart cinematographique ». Marcel L'Herbier commence par regretter que la France n'ait pas (1) Marcel L'Herbier : « Hermes et le Silence » (Le Film, igi8 ; Les Feuilles Libres igig.)