Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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L'£COLE FRAN£AISE 295 su tirer tout le parti qu'il meritait de l'appareil construit par les freres Lumiere : « Depuis qu'une invention en quelque sorte miraculeuse — et dont V importance ne semble commensurable qua celle de V invention de V imprinter ie — a commence son oeuvre qui tend a tuer le Verbe... depuis que, s'incorporant le mouvement et visant a une traduction populaire et vemce et silencieuse du drame quotidien ou du paysage naiurel, le cinematographe, cette subtile machine-a-imprimer-la-Vie, est apparue comme une puissance pragmatique du plus favorable avenir, des nations etr anger es I'ont pratique avec une methode, une ingeniosite et une perseverance ou V esprit francais n'a pas toujour s su marcher du meme pas.. . » Puis, cet acte de foi en l'avenir du cinema formule, ce coup de chapeau adresse a rAmerique et a l'ltalie et ce coup de patte porte aux dirigeants du cinema francais, Marcel L'Herbier s'indigne que dans cette machine-a-imprimer-la-Vie, on puisse voir un art : « ...A la suite du verbe, des arts, du dessin, de la musique et de la danse qui, tous, a ce qu'il apparait, onl commence d'exister quand I'homme ayant commence de souffrir fit de sa premiere larme son premier Dieu... a la suite de ce qui suscita, parmi les durees ephemeres, ces ceuvres d'eternite forgees de toute piece par une nostalgie feconde et dont V ensemble represente aux assises des siecles, comme le Jugement de Dieu sur le genie de I'homme... a la suite, dis-je, de ces miracles memorables, temoignage d'arts immemoriaux, etablir ainsi d'emblee le cinematographe et comme nle 5e Art)) (1) et comme un Art egal aux autres, bien qu'il soil sans naissance et le seul qui ne puisse jaire remonter sa souche jusqu'a la source meme de la tristesse humaine, n'est-ce pas, en efjet, pour nous deconcerter d'abord ?... V Art est essentiellement ^ une forme d' exageration, d'emphase », un feu transcendant « dont le mensonge, cest-a-dire V expression des belles choses fausses, constitue implicitement le but))... Aussi nous le demandons : l' opposition n'est-elle pas, des cette constatation, suffisamment marquee entre le but des arts immemoriaux et le but de celui que Von a surnomme, au berceau, le cinqaieme ? Car, n'apparait-il pas clairement aux yeux de tous que le but de la cinegraphie, art du reel, est, tout a Voppose, de transcrire aussi fidelement que possible, sans transposition ni stylisation et par les moyens d' exactitude qui lui sont speci (1) Cette conception du « Cinema : 5e Art » n'eut aucun succes — sans doute etait-il trop tot — alors que, quelque temps plus tavd, Canudo imposa sans peine celle du « Cinema : j* Art ». De son cote, Jean Cocteau eut I'ide'e de donner au cinema sa Muse, qui fut naturellement la dixieme, mais sans aucun succes, en France tout au moins, car en de nombreux pays, I' expression « la ioe Muse » a ete adoptee alors qu'on n'y utilisa jamais celle de « 7e Art ».