Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

L'£COLE FRANgAISE 299 possibility du « Cinema-Instrument » que sur le role qui lui incombe dans la Socicte nouvelle, nee de la guerre : qu'il s'agisse, en effet, des pretentions faussement artistiques affichees par certains metteurs en scene, amateurs de « virages chimiques », lourds d'intentions poetiques, de la servilite a laquelle l'ceuvre cinematographique est tenue a l'egard de la partie la plus basse de sa clientele, du caractere collectif — en meme temps qu'artisanal — de l'ceuvre cinematographique et de sa soumission obligatoire a la machine et aux circonstances physiques dans lesquelles son travail s'accomplit ; qu'il s'agisse de l'avenir vers lequel le cinema s'achemine et du role d'informateur qu'il tiendra dans « l'organisation des echanges mondiaux », veritable journal que l'homme ira « lire pour une somme et dans une communaute democratiques » — qui done, meme aujourd'hui, pourrait mieux dire ? — ou encore de la faculte qu'il a d'etre autre chose que « le Theatre de discours, le roman d'analyse ou les rapports trahis par l'ecriture des savants » ; qu'il s'agisse de la necessite d'arracher le cinema au naturalisme et de l'orienter « vers un symbolisme d'abord elementaire mais qui se fera par la suite de plus en. plus suggestif... de la pensee tragique des choses » ou de l'obligation pour tous ceux qui se sont mis au service du cinema francais, de marquer du sceau du « talent francais » cette « sorte de symphonie nouvelle qui se construit avec les leit-motive de pay sages, des contrepoints de gestes, des fugues d'ombres » — la formule ne manque pas de bonheur — aussi bien que de l'incompatibilite originelle existant entre le temperament francais enclin a l'improvisation et le travail d'ou nait l'ceuvre cinematographique, travail qui exige « patience, methode et minutie qui ne sont pas tout a fait des qualites d'ici », Marcel L'Herbier voit juste et voit loin, beaucoup plus juste et beaucoup plus loin que la majorite de ses compatriotes et de ses confreres. Et s'il se refuse a considerer a priori le cinema comme un art, e'est uniquement parce que, influence par son education classique et soumis a une tradition exigeante, il l'examine « du fond du passe » et que, malgre lui il le soumet a une mesure et a des regies dont il reconnaitra tres vite tout ce qu'elles contiennent de perime et dont il ne se servira que pour creer autour de l'ceuvre cinematographique une atmosphere plus intelligente, elever cette ceuvre jusqu'au niveau de ceux qui ont recu la meme formation que lui et en faire vraiment une ceuvre d'art. Sept ans plus tard, Marcel L'Herbier reviendra sur cette question alors qu'il vient de terminer Feu Mathias Pascal — les huit films qu'il a iaits n'ont pas modifie son point de vue — et dans une etude que publieront « Les Cahiers du Mois », il ecrira : « Pas un de mes amis, pas un de mes ennemis qui ne m'ait jusqu'ici reproche, d'une voix plus ou moins blanche, cette insistance que je mets a voir le cinematographe dresse contre I'Art. Cette jois, il ne s'agit plus — comme en 1918 — de