Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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3<M HISTOIRE DU CINEMA chef de la section photographique et cinematographique de l'Armee dans les rangs de laquelle il avait decouvert le cinema. II aurait aussi bien pu — et peut-etre plus justement encore — le dedier a Leon Gaumont qu'il avait reussi a interesser a une ceuvre qui ne repondait en rien aux tendances auxquelles la grande maison des Buttes-Chaumont devait sa fortune. Cet interet, Leon Gaumont l'avait manifeste de facon fort modeste, fort prudente, en mettant a la disposition du jeune auteur le studio, les decors et le materiel dont il avait besoin pour une somme egale a la moitie du montant du devis (30.000 francs) mais cela avait sum pour que put etre realise un scenario qui sans cette sympathie agissante, moins heureux que ses deux aines — ceux du Torrent et de Bouclette — ne serait sans doute pas sorti du tiroir de son auteur. L'histoire etait pourtant toute simple et animee de ce patriotisme doucereux auquel se complaisait alors la majorite des spectateurs : c'etait celle d'un jeune Americain qui, jaloux de la femme qu'il aime parce qu'elle lui pre fere la France, triomphe de sa jalousie et consacre une partie de sa fortune au soulagement de miseres francaises — mais sous cette apparente simplicity si flatteuse pour l'amour-propre d'un public francais, cette petite histoire, ou la vieille rivalite a laquelle se complaisent l'amour et le patriotisme n'etait pas toujours exempte de mauvais gout, n'etait pour celui qui voulait la traduire en images qu'une occasion de materialiser quelques-unes des idees qui le hantaient depuis 1917 et notamment d'orienter le cinema vers ce symbolisme qu'il regardait comme une de ses fins naturelles. II y avait dans Rose-France qui revela deux interpretes dont le cinema francais ne fit pas toujours l'usage qu'ils meritaient : Jaque Catelain et Claude France, tout ce qu'il fallait pour surprendre. Le film dont le desir d'originalite apparut pretention, recut done un accueil qui se ressentit de cette surprise et sa carriere parisienne se limita a une semaine de projection sur deux ecrans. Leon Gaumont ne se decouragea pourtant pas et il declara a Marcel L'Herbier qu'il etait dispose a lui continuer son aide a condition qu'il fit un film d'un sujet moins particulier et plus en accord avec les habitudes du public, un de ces sujets qu'il est convenu de qualifier de « commerciaux ». Ce fut une piece d'Henry Bernstein, la moins bonne assurement de toutes les pieces passees ou futures d'Henry Bernstein qui fut choisie : Le Bercail, sujet « commercial » s'il en est. C'etait une preuve de bonne volonte que Marcel L'Herbier donnait a Leon Gaumont en acceptant de porter a l'ecran cette attendrissante histoire dont le si bourgeois conformisme devait lui faire grincer les dents et une plus grande encore en oubliant, tant que dura le travail d'adaptation et de realisation, toutes les idees qu'il croyait capables de hausser le cinema jusqu'au rang d'art. Le resultat de tant de bonne volonte fut un film — interprets par Suzanne