Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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MARCEL L'HERBIER 309 que l'ensemble de son interpretation en paraisse gene, et c'est avec une exactitude dans le detail de la composition et une emotion qui ne diminuait en rien la precision de son jeu qu'elle sut traduire toutes les nuances de son complexe personnage (1). Pour tout cela, El Dorado merite le sort que Leon Moussinac (2) lui a fait en l'inscrivant dans « Naissance du cinema » entre La Fete Espagnole et Fievre parmi les films qui marquent les etapes les plus importantes de revolution de Tart cinematographique, notant a son propos (d'artdeM. Marcel L'Herbier, son souci constant de perfection et de recherche, le raffinement de sa vision, les moyens techniques qu'il a decouverts », estimant pourtant que ce film « ne repond pas absolument a une formule ideale » — c'est evidemment le sujet qui amene cette restriction sous la plume de Moussinac — mais ne craignant pas de souligner « toute l'originalite et l'audace d'une realisation qui s'egale en technique aux plus parfaites productions de l'ecran » et ajoutant que « les artistes y ont decouvert l'expression subtile d'une composition ou la sensibilite se substitue en fin a la realite et qui suggere avec une rare perfection » (3). Bien que, avec El Dorado, il eut reussi a « parler a toute la foule » ce qui, selon Louis Delluc, est le propre des « maitres de l'ecran », Marcel L'Herbier n'avait pas renonce a travailler pour une elite et a amener cette elite devant les ecrans. II le prouva bien en choisissant pour son prochain film un sujet plus difficile, un de ces sujets qu'il croit capables d'assurer l'avenement du cinema auquel il aspire : Don Juan et Faust. (1) Le choix de cette artiste comme vedette d'un film que, tant pour son sujet que par le cadre dans lequel ce sujet se developpe on ne peut s' empScher de rapprocher de La Fete Espagnole, montre mieux que tout V influence profonde exercee par Louis Delluc sur tous ceux qui voulaient se consacrer au cinema y compris les mieux doues et les plus personnels. (2) « El Dorado est reste jusqu'a ce jour V ceuvre la plus complete de Marcel L' Her bier » (Leon Moussinac : « Naissance du cinema ». J.Povolozky, Edit. Paris, 1925). (3) C'est ce que constatent egalement en d'autres termes, parce qu'ils s'adressent a un autre public, Arnaud et Boisyvon quand Us ecrivent dans leur « Cinema pour tous » : « Marcel L'Herbier est un amoureux de I'objectif dont il connait toutes les ressources. Nul mieux que lui ne sait combiner les superpositions d' images, les teintages bleus, mauves, rouges, verts, sepias, la typographic des litres. II entoure d'une aureole d'etoiles une barque qui s'enfuit sur la mer, il illustre le tourment d'une dme par les flots de la mer qui apparaissent par transparence sur une mer livide. Veut-il exprimer la deformation que subit un pay sage dans le cerveau d'un peintre aux conceptions modernes ? II le photo graphie au tr avers d'un verre deformant. Toujours il cherche du nouveau et il trouve. » (Etienne Arnaud et Boisyvon : « Le Cinema pour tous ». Gamier freres, Editeur Paris ig22.) I