Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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MARCEL L'HERBIER 311 Evolution : de « L'Inhumaine » a « L'Argent » Maintenant qu'il etait son maitre, qu'il n'avait plus a trouver des sujets capables de plaire a un homme qui, quel que fut son desir d'aider les jeunes et de favoriser les progres d'un cinema evolue, ne pouvait pas plus oublier Fantomas et Judex que Louis Feuillade et Arthur Bernede, Marcel L'Herbier s'entoura d'hommes de sa generation, partageant ses gouts et ses idees et voyant l'avenir du cinema a travers des verres teintes des nuances qu'il cherissait : L'Inhumaine naquit de cette collaboration. Pierre Mac Orlan, dont La Cavaliere Elsa venait de fournir une consecration litteraire au mouvement d'idees ne dans Test europeen, en avait ecrit le scenario, Darius Milhaud qui se trouvait a l'extreme pointe de l'Avant-Garde musicale en avait compose la musique (1), Fernand Leger et Robert Mallet-Stevens, dont les oeuvres ameutaient les visiteurs des Salons ou elles etaient exposees et qui s'interessaient au cinema (2), en avaient avec Claude Autant-Lara dessine (1) Marcel L'Herbier, qui fut un des premiers a atlacher une grande importance a I' accompa gnement musical de ses films, avait deja eu recours a un musicen de grand talent pour El Dorado dont il avait demande la partition a MariusFrancois Gaillard. (2) Robert Mallet-Stevens qui, des 1920, avait etabli les decors du film de Raymond Bernard : Le Secret de Rosette Lambert estimail que « V architecture moderne est essentiellement photogenique ». « Grands plans, lignes droites, sobriili d'ornements, surfaces unies, oppositions nettes d' ombres et de lumiere, quel meilletir fond peut-on river pour les images en mouvement, quelle meilleure opposition pour mettre en relief la vie ? » demandait-il dans le numero special que « Les Cahiers du Mois » consacrereni en 1925 au cinema. C est l'avenir qui repondra a cette question et montrera qu'il avait raison et tellement raison que vingt ans plus tard il n'y aura pas d'autres decoys d'inlerieurs dans les studios que ceux dont il avait determine les elements. Robert Mallet-Stevens afjirmait encore : « L' architecture moderne ne sert pas seulement le decor cinematographique mais marque son empreinte sur la mise en scene ; elle deborde de son cadre : V architecture (cjoue ». Et ici encore, on peut penser qu'il s' etait mo'ntre bon prophete. Quant a Fernand Leger il attachait assez d'importance au cinema pour reconnaitre que les spectacles de V ' ecran exercaient une influence sur son talent et, reciproquement, pour vouloir que le cinema tint compte des idees qu'il avait sur I' evolution de la peinlure : « Personnellement, ecrivait-il dans « Les Cahiers du Mois », je reconnais que le grossissement du plan, V individualisation du detail m'ont servi dans certaines compositions. Grace a I' ecran, le prejuge du •• plus grand que nature » n'exisle plus. L'avenir du cinema comme du tableau est dans I' inter il qu'il donnera aux obj?ts, aux fragments de ces objets ou aux inventions purement fantaisistes et imaginatives. L'erreur picturale c' est le sujet. L'erreur du cinema c' est le scenario.