Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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312 HISTOIRE DU CINEMA les costumes et les decors dont l'execution avait ete assuree par Alberto Cavalcanti. Tout cela representait une volonte tres nette, tres raisonnee de faire ce qui n'avait pas encore ete fait et de montrer ou le cinema pouvait trouver sa verite et s'il suffisait d'etre intelligent et d'avoir du talent pour faire ceuvre cinematographique valable et durable, L'lnhumaine aurait ete un des plus surs chefs-d'oeuvre de Tart cinematographique car jamais autant d'intelligence et de talent n'avait ete mis au service d'une ceuvre de l'ecran que par cette reunion d'hommes jeunes et hardis dont chacun avait deja donne d'interessantes preuves d'une personnalite qui, dans le domaine ordinaire de leur activite, allait leur valoir une reputation universelle. Et pourtant, en depit d'un certain nombre de scenes se deroulant dans un laboratoire, oil Ton peut voir un essai de ce merveilleux scientifique qui fera, pour une bonne part, le succes de Metropolis de Fritz Lang, L'Inhumaine ne fut qu'une ceuvre volontaire et froide — la plus froide peut-etre qu'ait signee Marcel L'Herbier — qui n'avait rien de ce qu'il fallait pour toucher le public. Aussi celui-ci resta-t-il de marbre, deconcerte par le futurisme plus ou moins cubiste des decors et regrettant que l'emouvante Eve Francis qui avait si bien servi El Dorado eut ete remplacee ici par Georgette Leblanc, certes tres belle, mais transportant a l'ecran l'impassibilite de Mona Vanna sans parvenir a ressusciter les souvenirs qui s'attachaient a 1'inspiratrice de Pelleas et Melisande (i). La tentative a laquelle Marcel L'Herbier s'etait livre en amenant au studio des hommes comme ceux dont il s'etait entoure pour L'Inhumaine etait aussi interessante qu'audacieuse. Elle meritait de reussir. Son echec ne decouragea par Marcel L'Herbier qui, non moins hardi, entreprit, apres un assez long entr'acte, de porter a l'ecran l'oeuvre d'un ecrivain que le cinema tentait depuis longtemps deja mais que Degage de ce poids negatif, le cinema peut devenir le gigantesque microscope des choses jamais vues et jamais ressenties. II y a la un domaine enorme qui n' est nullement d'ordre documentaire mais qui a ses possibilites dramatiques et comiques... Je soutiens qu'une planche de porte qui bouge lentement (objet) est plus emouvanie que la projection en proportions reelles d'un personnage qui la fait mouvoir (sujet). Partant de ce point de vue, il y a un renouvellement complet du cinema et du tableau. Toutes les valeurs negatives qui encombrent le cinema actuel sont le sujet, la litterature, le sentimentalisme , en somme Vetat de concurrence au theatre. Le vrai cinema c' est Timage de 1/ objet totalement inconnu pour nos yeux et qui est emouvant si on salt le presenter. Naturellement, il faut savoir s' en servir. C est assez difficile. Cela demande une culture plastique qu'a part Marcel L' Herbier et Rene Clair, tres peu possedent. » Ce sont ces idees que Fernand Leger a exploitees a fond dans son film Ballet mecanique ( V. p. 26$.). (1) Les autres roles etaient tenus par Jaque Catelain, Philippe Heriat, L. V. de Malte et Fred Kellermann.