Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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MARCEL ■L'HERBIER 313 celui-ci avait jusqu'alors tenu a l'ecart. C'est de Luigi Pirandello qu'il s'agit cette fois et de Feu Mathias Pascal qui permit en fin a Marcel L'Herbier de toucher, comme il l'avait toujours souhaite, un public d'elite sans heurter de front la foule. Toutes les chances de succes semblaient d'ailleurs avoir ete reunies ici avant me me que le premier tour de manivelle eut ete donne : Pirandello etait deja connu a Paris grace a Benjamin Cremieux qui avait traduit et fait representer plusieurs de ses comedies ainsi qu'a Charles Dullin et a Georges Pitoeff qui, le premier avec Chacun sa verite et le second avec Six personnages en quite d'auteur, avaient, suivant l'expression consacree fait courir pendant de longues semaines au Theatre de l'Atelier et a la Comedie des Champs-Elysees le « ToutParis » que Marcel L'Herbier voulait convertir au cinema. D'autre part, engage pour realiser ce film par la societe d'emigres russes « Albatros », l'auteur d'El Dorado allait trouver au petit studio de Montreuil ou, de Melies a Jean Epstein, tant d'ceuvres interessantes etaient nees, une atmosphere dans laquelle il ne pouvait manquer de se sentir plus a l'aise que sous les verrieres des Buttes-Chaumont. Enfin, avec Mosjoukine, choisi pour etre la vedette de son film, il allait avoir l'interprete capable a la fois de la comprendre et de l'aider de son experience comme seule Eve Francis avait pu le faire jusqu'alors et cela tout en mettant a son service un prestige et une popularity que la creatrice de La Fete Espagnole, malgre son grand talent, ne possedait pas au meme degre. Si Ton ajoute que chacun de ces elements favorables ayant eu son plein rendement, Marcel L'Herbier tira le meilleur parti de ce melange de mystere et d'humour que constituait le sujet — d'un pirandellisme d'ailleurs assez facilement accessible — qu'il avait choisi, ainsi que des sites qu'^l alia demander a Rome et a la campagne romaine de lui fournir pour servir de toile de fond a son action ; qu'Alberto Cavalcanti, evitant de ceder aux seductions d'un « caligarisme » perime, avait su composer des decors d'un gout tres sur exactement dans l'esprit de l'ceuvre et propres a en faire apparaitre ce qu'elle contenait de mysterieux non moins qu'a favoriser « ces revelations visuelles que nous attendons du veritable cinema et qui emeuvent en nous quelque chose de plus profond que le sentiment meme » (1) ; que celles-ci furent fort heureusement servies par deux operateurs habiles Jean Letort et Rene Guichard et que Mosjoukine, seconde par une interpretation de premier ordre encore qu'heterogene qui groupait Lois Moran et Marcelle Pradot, Jean Herve, Pierre Batcheff, Pauline Carton, Michel Simon, trouva dans le personnage du heros de l'aventure ces occasions de passer du (1) Francois Berge (a Les Cahiers du Mois », N°* 16-ij, 1925.)