Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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MARCEL L'HERBIER 315 rien n'y avait ete Economise, ni les capitaux, ni le temps mais aussi parce que, se degageant d'une froideur qui lui a ete souvent reprochee Marcel L'Herbier s'etait laisse emporter par une espece de fievre qui donnait a certaines scenes — comme celles de la Bourse (1), — une vie tumultueuse et une force inattendues d'un veritable lyrisme moderne, devant lesquelJes les plus difficiles s'inclinerent. Mais si imprevues qu'elles fussent venant de Marcel L'Herbier, si reussies meme qu'on les jugeat unanimement, ces scenes ne parvinrent pas a faire de U Argent le drame puissant et de grande portee sociale que le titre faisait esperer. Peut-etre la faute en incombe-t-elle pour une part a l'adaptation qui comportait a l'egard du roman des libertes inutiles et plus encore sans doute a Interpretation qui, parce qu'on l'avait voulue brillante, avait fini par etre composee d'elements un peu trop disparates, les uns n'ayant pas du cinema une tres grande habitude, les autres etant assez peu faits pour s'accorder avec un homme plus ou moins eloigne" d'eux, et manquait de cette homogeneite qui, seule, peut conferer a une ceuvre de l'ecran une personnalite veritable. Quoi qu'il en soit, le resultat ne fut pas a la hauteur de l'effort fourni, effort tel que Marcel L'Herbier aurait merite de trouver la 1'occasion de nous donner son chef-d'oeuvre. V Argent fut le dernier film que Marcel L'Herbier realisa pour le compte de la Societe des 'Cine-Romans (2). Ayant repris sa liberte, l'auteur d'El Dorado realisa encore un film d'ordre commercial supe (1) Dans son « Usine de Reves », Ilya Ehrenbourg raconte V incident suivant ; « La Societe des Cine-Romans avait charge le metteur en scene Marcel L'Herbier de faire un film d'apres L' Argent, le roman de Zola. Marcel L'Herbier, jusqu' alors ne s'etait jamais occupe de speculations boursieres — c' est un artiste et un esthete. En homme consciencieux, il se rendit tout d'abord a la Bourse pour etudier un monde qui lui etait inconnu. Sur les marches de la Bourse, de jeunes gaillards poussaient des cris frenetiques. lis agitaiept leurs Cannes et laissaient tomber des gouttes de sueur et leurs chapeaux melons ; Us crachaient des chiffres. Marcel L'Herbier n' est pas un enfant, pourtant il fut decontenance. Que criait-on ? Avait-on de'couvert sous les marches de la Bourse un filon aurifere ou les fontaines de Paris s' etaient-dles changees en sources de petrole ? Un homme sale, le visage convulse et la cravale de travers, cria en bousculant son voisin : « 68 ! ... 68 ! ... » Quel admirable figurant. Voila comme il faudrait en trouver un. Gros plan ! De quoi s' occupe-t-il. De petrole ? De cuivre ?... De caoutchouc ?... Le possede cut un sourire dedaigneux : « Un bleu fa... « 68 !... » // vendait des actions de cinema. » (2) La participation de Marcel L'Herbier a I'activite de la Societe des « Cine-Romans » faillit se terminer de facon dramatique, une explication d'ordre professionnel entre le realisaieur de L' Argent et le grand maitre de la Societe ayant amene celui-ci, qui n' admettait pas la contradiction, a se livrer a des voies de fait sur son interlocuteur qui deposa une plainte au Parquet. Le proces ne fut evi'e que de justesse, grace a un arbitrage de I' Association des Auteurs de Films. •