Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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316 HISTOIRE DU CINEMA rieur : Nuits de Princes (i) d'apres un scenario de Joseph Kessel avec Gina Manes, Alice Tissot, Nathalie Lissenko, Jaque Catelain, Nestor Ariani pour interpretes, dans lequel on ne retrouvait aucune des heureuses audaces qui avaient valu a son auteur, au temps de Rose-France, du Carnaval des Verites et merae de L'Inhumaine, tant d'hostilite dans le monde des commercants et fait naitre tant d'espoirs parmi ceux qui, croyant en un cinema meilleur, voyaient en lui un des initiateurs de l'art qu'ils attendaient. Ah ! il etait loin le temps ou Ton s'evertuait a diriger cette « symphonie nouvelle » qu'est le cinema vers un « symbolisme » meme « elementaire » ! De l'esthetisme aux concessions D'ou vient que les espoirs qu'a son arrivee au studio Marcel L'Herbier avait eveilles ne se soient pas mieux realises ? Tout d'abord, sans doute, de ce que, comme tant d'autres qui, venus du theatre, ont continue a faire du theatre au cinema, venu de la litterature au cinema — et d'une litterature plutot anemique sinon morbide — il ne put jamais se depouiller completement de cette litterature et qu'il entoura toujours son travail cinematographique, plus encore peut-etre quand il le pensait que quand il le realisait, d'une atmosphere litteraire ou trainaient des souvenirs assez peu compatibles avec les exigences du cinema. Peutetre aussi de ce que, non moins ambitieux qu'intelligent, son ambition le poussait en avant pendant que son intelligence lui disait qu'il ne reussirait pas a s'imposer s'il s'entetait dans les voies ou il s'etait engage et l'incitait a composer avec les resistances auxquelles il se heurtait. C'est ce terrain d'entente que Marcel L'Herbier a cherche tout au long de sa carriere, donnant des gages a l'opposition puis le regrettant et cherchant a prendre sa revanche : Le Bercail apres Rose-France, Le Carnaval des Verites apres Le Bercail et L' Homme du Large apres Le Carnaval des Verites jusqu'au jour ou, las de lutter et peut-etre avec un peu d'ironie sinon de mepris envers lui-meme, il se resigna a sacrifier au genre « commercial » plutot que de rester inactif. Mais il ne renonca jamais a cette volonte d'aristocratiser intellectuellement et artistiquement le cinema qui l'avait conduit au studio et qui dix annees durant, dans Le Diable an Cceur en 1928 aussi bien que dans Le Bercail en 1919 lui evita toujours toute vulgarite. De cette volonte, Philippe Amiguet a fort justement analyse les effets quand il a ecrit : « Avant (i) Ce film, termini a I'epoque oil le cinema devint parlant, jut sonorise par la suite.