Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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332 HISTOIRE DU CINfiMA Gance, c'est quand il les prononce qu'il est lui-meme et il faut le prendre tel qu'il est. Quant au « cinema, paroxysme de la vie », il faudrait avoir constamment cette formule presente a l'esprit quand on parle d'Abel Gance, car elle est le secret de son art. « Si les films historiques sont toujours si grossiers, a ecrit Rene Schwob dans « Une Melodie Silencieuse » et precisement a propos de Napoleon, c'est qu'ils ne savent pas s'elever au-dessus de l'anecdote. Et pourtant il est clair qu'un film historique doit atteindre a une perfection plus haute puisque, a l'invention personnelle d'une intrigue s'ajoute la collaboration de la realite meme sur le plan ou le visible et Tin visible, se rejoignant, se substituent dans une intime reciprocity (i). » S'il avait connu ces lignes a l'epoque ou il commencait a songer a Napoleon, Abel Gance y aurait certainement trouve l'expression de sa pensee et le but de son ambition car il est bien evident qu'il n'a pas voulu faire ce qu'il est convenu d'appeler « un film historique ». II n'en a pas moins documente son scenario beaucoup plus serieusement que la plupart de ceux qui se sont attaches a trouver, tout au long de sa carriere, des arguments pour justifier leur severite l'ont cru ou ont affecte de le croire (2) et ce scenario ne laisse dans l'ombre rien de ce (1) Rene Schwob : « Une melodie silencieuse » (Grasset Edit. Paris 1929.) (2) De ce point de vue, un des plus severes parce que d'une bonne foi insoupconnable fut Leon Moussinac qui, apres avoir declare que Napoleon est faux d'abord, dangereux ensuite et reclame notre condamnation sans oyppel » precisait ainsi sa pensee : « Le cineaste a pris ici toute la responsabilite du sujet en annoncant « Napoleon vu par Abel Gance ». Nous le rendons done seul responsable d'un scenario qui nous restitue sous un Bonaparte de pure fantaisie, surgi d'une Revolution francaise constamment fausse au point de vue historique et mime au point de vue purement bourgeois, inacceptable... Napoleon s'adresse aux masses. Les masses y ont couru a cause du titre, a cause d'Abel Gance, a cause de la publicite. Or je defie ces masses de ne pas itre convaincues, d' apres le film que la Revolution frangaise, dont les mots d'ordre servent encore de gargarisme quotidien aux democrates, n'a fait que detruire tout ce qui avait ete fait « de bien » sous V and en regime, qu' elle n'a fait qu'assassiner des poetes, des savants, des innocents magnanimes, qu' elle fut conduite par des detraques, des maniaques et des fous et que Napoleon Bonaparte est heureusement survenu pour tout remettre en ordre selon les bonnes lois de la discipline, de I'autorite et de la patrie, pour tout dire de la dictature militaire. Voila le fait dont on peut estimer les consequences a la valeur mime des images qui servent a I'exprimer. On devine une bibliothtque mal lue, des textes peu assimiles, des details demesurement grossis par pur besoin liiteraire, une absence de methode scientifique dans la preparation, V organisation de V oeuvre, un sujet jamais domine. Une sorte de synthese seule etait possible, grace a un choix precis des elements et des materiaux fournis par I'Histoire (Voir La Fin de SaintP6tersbourg de Poudovkine et Octobre d' Eisentein, traitant de la Revo