Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

ABEL GANCE 335 eut parfois pour r6sultat des images chaotiques qui ne sont pas un effet de l'art ; en voulant servir le lyrisme qui le possede Gance retombe dans ce realisme auquel il a decide une fois pour toutes de tourner le dos. Pour l'entree en Italie ce n'est pas de son immobility qu'Abel Gance a lib£re son appareil enregistreur, mais de ses dimensions restreintes, etablies une fois pour toutes, qu'il a voulu delivrer l'ecran sur lequel devaient etre projetees les scenes grandioses auxquelles il s'etait efforce de donner la vie. Pour cela, il imagina « le triple ecran », c'esta-dire qu'a droite et a gauche de l'6cran ordinaire il installa deux ecrans de dimensions 6gales ce qui mettait a sa disposition trois surfaces blanches semblables sur chacune desquelles, en utilisant un proc^de" commandant trois appareils rigoureusement synchrones, il pouvait projeter soit trois fois la meme image, soit trois images diffeVentes qui se completaient pour former une sorte de fresque ou encore trois images differentes (1 + 1 + 1 ou 1 -f 2) dont l'une prenait du fait de ses deux voisines une valeur et meme un sens autres ou plus complets que ceux qu'elle aurait eus si elle avait 6te projet6e seule. II suffit d'avoir vu l'effet produit par les images de l'entree de l'arm^e en Italie — les colonnes de soldats d6filant sur les deux Ecrans lateYaux pendant que l'£cran central etait occupe" par une carte de 1' Europe sur lequel venaient se superposer en double surimpression une silhouette de Bonaparte et en « gros plan » un visage 6nigmatique de Josephine — pour comprendre ce que « le triple 6cran » apportait a l'art cinematographique, quels moyens renforc^s et elargis d'expression il mettait a sa disposition, quelles facilites il lui procurait pour s'eVader du realisme et l'orienter vers ce « Symbolisme de plus en plus suggestif des graces h6ritees de l'art et surtout significatif de la pensee tragique des choses » auquel Abel Gance aspirait non mo ins ardemment que Marcel L'Herbier. Parlant du « triple £cran », Abel Gance qui n'a jamais craint de s'expliquer au risque de fournir des arguments a ses adversaires et a ses detracteurs systematiques, a dit : « Je me suis servi du « triple ecran » en y combinant trois expressions : physiologique, cer£brale et affective. Je demande un effort de comprehension et de fusion de ces trois elements a la meme seconde, que dis-je ? au seizieme de seconde et j'ai pu constater que si l'un de ces elements me quitte, les deux autres m'abandonnent aussitot. Que les cceurs, les esprits et les yeuxrestent ouverts au moins a l'indulgence ! » Cette innovation n'etait 6videmment pas sans defauts et elle en presentait au moins deux de nature tres diff^rente (1) : son utilisation (1) Sans parler d'un troisUme que Rene Schowb a SM le seul a signaler . « Le triple ecran est encore susceptible d'evoluer bien ou mat. Et son imprevisible inclination en faveur de tel developpement ou de tel autre, fait qu'on