Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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ABEL GANCE 341 qu'il a exercee sur revolution de son art. Et encore n'en trouverait-on pas beaucoup. Deux... trois peut-etre : Fritz Lang, le Fritz Lang de Metropolis bien plus que le Fritz Lang des Trois Lumieres ou des Niebelungen, pour l'ampleur de sa vision, l'ambition de ses aspirations, ' l'abondance de ce qu'il a a dire, l'animation tumultueuse de ses masses de figuration ; Victor Sjostrom aussi, pour le lyrisme auquel il obeit, lyrisme plus discret, plus interieur, avec un sentiment et une comprehension de la nature que Gance ne possede pas ; D. W. Griffith enfin... D. W. Griffith surtout... L'un et l'autre, en effet, ils sont ambitieux, plus pour Tart auquel ils ont consacre leur vie que pour eux-memes, et ils s'attaquent ingenument a des sujets hors de la commune mesure — de ce point de vue Intolerance de Griffith depasse et de loin Napoleon, non point sans doute le Napoleon dont Gance revait mais celui qu'il nous a ete donne de connaitre ; tous deux ils ont une foi egale et egalement enracinee dans l'art qu'ils servent et qu'ils regardent comme le mieux fait pour propager l'evangile des temps modernes — non moms ardemment que Gance, Griffith est capable de s'ecrier : « Le temps de l'image est venu ! »; l'un aussi bien que l'autre, ils connaissent dans ses moindres details l'appareil de prise de vues et ses inepuisables possibilites, s'attachant aussi patiemment a enrichir la technique de leur metier et adoptant aussi temerairement les procedes les plus revolutionnaires d'expression. D 'autre part, le lyrisme d'Abel Gance est bien plus proche de celui de Griffith — encore que l'Americain sache exprimer la poesie intime des choses, ce que le Francais ignore — que de celui de Sjostrom et Ton ne sait lequel des deux, l'Americain ou le Francais, a le plus de gout pour la litterature ni lequel y tombe le plus souvent ni laquelle de celles ou ils tombent l'un et l'autre est la moins bonne, car ils manquent egalement de sens critique. La Rue des Reves de Griffith avec son symbolisme enfantin est, a cet egard, particulierement significative. La liberte est indispensable a leur travail et ils s'exposent tous deux a tous les dangers, y compris celui du ridicule, pour aller jusqu'au bout de ce qu'ils ont a dire et ils rivalisent d'audace aussi bien dans le choix des sujets, sachant tres bien qu'ils en tireront des effets inattendus — voir Les deux Orphelines de Griffith — que lorsqu'il s'agit de demander a l'appareil de prise de vues quelque prouesse inedite qui sera classique le lendemain : dans ce domaine il est possible que Griffith ait sur certains points — gros plans (1), montage rapide — quelque peu devance (1) On n' est jamais parvenu a determiner de facon precise a quelle date et dans quel film le « gros plan » fit son apparition, ni qui en eut, le premier, I'idee. II semble bien que V on peut adopter cette opinion d'Henri Fescourt et J.-L. Bouquet : « Les Americains n' ont pas invente « le premier plan ».