Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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342 HISTOIRE DU CINEMA Gance mais celui-ci a de facon si personnelle profite" du travail de l'autre et mis au point ce qu'il empruntait a son devancier qu'il est difficile de les separer l'un de l'autre (i). Ce qui est certain c'est qu'ils ont plus que tous autres contribue a renrichissement de l'art cinematographique, apportant Tun et l'autre, a celui-ci assez d'idees nouvelles et de procedes originaux pour lui permettre de vivre pendant plusieurs annees (2). Mais peut-etre Abel Gance est-il encore plus pres que Griffith de la verite* cinematographique car, encore mieux que lui, il a le sens du rythme et l'instinct de ce que Delluc appelait la « photog£nie ». La double tempete de Napoleon merite d'etre admired mais le montage des quatre actions simultanees d! Intolerance ne doit pas etre oublie, pas plus que la course finale des Deux Orphelines ou la course sur les glacons de Way down East quand on pense a « la Chanson du Rail », mais c'est Gance et non Griffith qui, le premier, a decouvert la photogenie du rail et celle d'une locomotive : on peut chercher, il n'y a rien d'equivalent dans l'ceuvre de Griffith. Enfin, il est tin autre point sur lequel Gance et Griffith se rejoignent : l'incomprehension a laquelle ils se heurtent l'un et l'autre aupres de tous ceux qui devraient soutenir leur effort, une incomprehension qui s'obstine, que Ton essaie de justifier par des accusations de travail trop couteux quand ce n'est pas de gaspillage d'argent. A l'epoque ou il se d£battait avec les difficultes qui ont marqu6 la mise en train, la realisation de l'exploitation de Napoleon, Abel Gance s'6criait : « Je fais du cinema depuis douze ans. Je n'aurais jamais pense qu'une telle avalanche d'esprits mediocres et avides puissent en faire leur proie et II s'en trouve dans les films les plus anciens. Mais on n'avait pas songi a en faire un usage rationnel. Les A miricains erigerent « le premier plan » a la hauteur d'un systeme et ce fut un enorme pas en avant parce que Vobjectif photo graphique, allant d'un objet al' autre, nous montrait uniquement ce qu'il importait de voir, au lieu de laisser I'ceil du spectateur s'dgarer dans de vastes ensembles. » (Henri Fescourt et J.-L. Bouquet : « L'Idde et Vicran ». Haberschill et Sergent, Edit. Paris 1925.) (1) Jean Epstein va encore plus loin lorsqu'il ecrit : a Le montage rapide existe en germe dans l'ceuvre geante de Griffith. C'est a Gance que revient I'honneur d' 'avoir a ce point perfectionne ce procidi qu'il mirite de passer pour son inventeur ginial. » (Jean Epstein : « Le cinematographe vu de I'Etna ». Les Ecrivains reunis, Paris 1926.) (2) Dans la conference qu'il fit au Vieux-Colombier le 14 decembre 1924, c'est-d-dire deux ans apres la presentation de La Roue, Jean Epstein n'hesitait pas a afjirmer : 0 La Roue est encore ce monument cinematographique formidable a V ombre duquel tout l'art cinematographique francais vit et croit. » Deux ans plus tard publiant le texte de cette conference dans son volume : « Le cinematographe vu de I'Etna », il y laissa cette phrase sans y apporter la moindre correction, n' ay ant pas change d'avis quant a la valeur et a I' influence de La Roue.