Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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ABEL GANCE 343 leur pature a ce degre. » D. W. Griffith aurait pu en dire autant et sans doute en disait-il autant (1). Mais m£me si cette accusation de gaspillage avait 6te fondee — ce qui n'etait pas, car Napoleon lui-meme a fmalement ete une operation commerciale productive — comment se fait-il que, exception faite de Charles Path6, il ne se soit pas trouve un homme d'affaires francais (2) pour comprendre qu'avec un Abel Gance l'interet des financiers ne r^sidait pas dans des tentatives d'£conomies, mais dans une utilisation intelligente et large du produit de son travail ? Comment se fait-il, par exemple, que pas un commercant n'ait compris l'interet a la fois artistique et financier qu'il y aurait eu a exploiter « le triple ecran »? Cette incomprehension, cet abandon a lui-meme dont il allait sentir particulierement le poids au moment de la naissance du parlant sont le prix dont Abel Gance a paye la faute qu'il commettait en etant en avance de plusieurs annees sur ses contemporains, mais il n'en reste pas moins que, de 1920 a 1929, le cinema n'a pas eu de serviteur plus deVou£, d'apotre plus genereux, de prophete plus clairvoyant, de pionnier plus courageux, d'ouvrier plus compr£hensif et plus ing£nieux qu'Abel Gance. (1) Voir Vol. III. (2) C'est la maison amiricaine MetroGoldwynMayer qui distribua le film, mime en France. Le film dtait long d' environ douze mille metres. La version qui en fut presentee a V Opera dtait une version rdduite de cinq mille metres. Pour Sexploitation rdguliere dans les salles la reduction fut encore plus importante. Ce qui amena Leon Moussinac a e'crire : a Si Napoleon n'est pas un film, c'est-a-dire une construction d 'images ordonnees selon un rythme et rialisant Vunitd ndcessaire a toute ceuvre veritable, dans la conception et la realisation, si c'est seulement une suite jragmentdire d'images retenues entre elles par le lien tres lache d'un sous-titre et dans ses meilleures parties, des sortes de morceaux choisis, la faute en revient moins a Abel Gance qu'a ses editeurs... Mais ici nous touchons a cette plaie dont crbvera — heureusement — la cinimatographie des boutiquiers et des bis trots de France, d'Allemagne et d'Amdrique, pour le plus grand bien du cindma tout court. » (Ldon Moussinac : « Panoramique du cindma », p. 58. Editions « Au Sans Pareil », Paris 1939.)