Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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JACQUES FEYDER 349 dominante, nous l'avons dit, est la mesure et qui n'est jamais tombe dans les exces du realisme, avait pousse ici la peinture de la realite vers les teintes sombres et cette peinture dont une scene d'enterrement dans la montagne, pleine de beautes mais aussi de precisions, marque nettement le caractere, ne fut pas du gout du public que la qualite de 1'interpretation (Rachel Devirys qui trouva ici son meilleur role, Victor Vina, le petit Forest, la petite Pierrette Houyez) ne parvint pas a attendrir. L'insucces fut a peu pres complet comme chaque fois qu'a cette epoque un auteur de films, dedaignant les complications melodramatiques ou vaudevillesques et le deploiement des mises en scene somptueuses ou pittoresques, avait le courage de pretendre a rien d'autre qu'a exprimer la vie dans sa verite et sa simplicity. Avec L' I mage l'aventure fut d'un autre genre, mais aussi peu encourageante. A cette epoque (1924), Jules Romains pensait beaucoup au cinema. II etait en pleine ferveur unanimiste et il voyait dans le cinema un moyen d'exprimer largement cet unanimisme auquel il croyait. De cette ferveur il avait donne une preuve en ecrivant Donogoo-Tonka qu'avait publie la « Nouvelle Revue Francaise », mais qui n'avait retenu l'attention d'aucun producteur de films. II avait montre la qu'il aimait et connaissait le cinema, qu'il n'ignorait rien de ses exigences et de ses possibility et que son esprit curieux et ingenieux, sa grande intelligence, son imagination, sa fantaisie, son humour trouveraient a se manifester au cinema bien plus librement qu'au theatre, bien plus largement que dans le roman. Avec Vintage la preuve qu'il y avait en Jules Romains un auteur cinegraphique de grande classe fut encore plus precise, d'autant plus qu'en Jacques Feyder l'ecrivain avait trouve un collaborateur capable de le comprendre. Le theme de L' Image est simple : quatre hommes de condition, de valeur morale et intellectuelle tres differentes — un peintre, un ingenieur, un diamantaire et un ex-seminariste — s'eprennent d'une femme qu'ils n'ont jamais vue et de qui ils ne connaissent que « V Image » exposee a la vitrine d'un photographe. En chacun d'eux I'obsession devient si forte — mais le peintre sans doute parce qu'il possede, grace a son talent, le moyen de la materialiser, s'en delivre assez rapidement — qu'ils se lancent a la recherche de l'inconnue. L'enquete a laquelle ils se livrent amene l'ingenieur, le diamantaire et le jeune evade du seminaire en merae temps dans une auberge situee a peu de distance du chateau ou la mysterieuse inconnue mene une vie monotone aupres d'un mari qui ne la comprend pas. Les trois hommes se lient et tout naturellement leur conversation tombe sur le sujet qui occupe toute leur pensee et c'est d'Elle qu'ils parlent. Mais non moins naturellement chacun d'eux se l'imagine sous un aspect different, fait de ses