Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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JACQUES FEYDER 355 sans concessions, pr6senter cette action dans tout ce qu'clle pouvait avoir d'odieux a un public capable de 1'accepter, parce que mis dans l'ambiance qui expliquait les gestes de ses tristes heros. De ceux-ci, c'etait naturellement a la femme que Jacques Feyder avait accorde le meilleur de son attention et de ses soins, poussant plus loin que personne avant lui ne I'avait fait sur l'ecran, l'ctude d'une ame de femme et d'une ame inimiment complexe, dont toutes les facettes apparaissaient tour a tour, ce qui, habilete supreme, sans amoindrir ni deformer l'ceuvre de Zola, transformait le « cas curieux de physiologic » dont l'auteur parlait dans sa preface en un non moins curieux cas psychologique. Dans cette partie de sa tacbe, Jacques Feyder avait ete largement aide par son interprote, Gina Manes dont Michel Goreloff reconnait justement les merites quand il dit : « Jamais femme n'a ete plus femme et partant plus emoavante, plus hurlant* de verite dans un film. Gina Manes ne se contente pas de jouer avec ses yeux et son corps, elle joue avec son amour et sa haine, avec ses insomnies, ses souvenirs, son desir, elle joue avec son sexe... Elle vous etripe avec son souffle, vous ebouriffe avec son regard, vous fait tour a tour vous pamer et haleter. Elle seme les drames passionnels avec sa demarche. Elle exhale un parfum de lemme irresistible, mortel presque. Un parfum crapuleux et envoutaut. Ce que le pere Zola n'a point reussi avec des mots fades et mal employes, la synt.hese de l'amour comme le fait le peuple, Feyder l'a reussi avec Manes, ce poeme de chair ». En l'honneur de quelle autre femme, parmi l'innombrable personnel des studios, un tel chapelet de mots — et de quels mots ! — a-t-il t'te egrene ? Mais, si rares qu'ils soient, ces eloges sont me.rites, d'autant plus que l'honneur de les avoir fait naitre revient en partie a Feyder — Gina Manes ne retrouva, en effet, jamais l'occasion de s'arlirmer aussi hautement dans une creation de cette densite — et qu'ils ne sont que l'expression de l'opinion que celui qui les formulait avait non seulement de l'interprete, mais encore de l'oeuvre dont il ne craignait pas d'affirmer : « Alors meme qu'il n'y aura plus de cinema, il restera un cineaste, une interprete, un film : Feyder, Manes, Therese Raqnin ». Cette opinion manque de nuances, ce qui est particulierement ennuyeux quand il s'agit d'un bom me dont le talent est precisement fait de souple intelligence, de reflexion, de mesure et... de nuances. Celle de Leon Moussinac, bier) que manquant un peu de flam me, n'est pas moins significative, si Ton veut bien donner aux mots et surtout au souhait auquel ces mots aboutissent tout leur sens, car on ne voit personne pour qui Moussinac se iaisserait aller a formuler pareil vceu : « II y a dans cette suite d 'images beaucoup de talent et une personnalite originale et attachante a lacmelle il faudrait ouvrir un plus large champ de creation pour lui permettre de se reveler grace a quelque