Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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372 HISTOIRE DU CINEMA Le premier film que Leon Poirier avait realise dans ces conditions avait pour titre L' Amour passe et pour vedettes Catherine Fonteney et Marcel Andre. Lors de la presentation du mardi, Leon Gaumont le jugea « impassable » ne fut-ce que parce qu'il mesurait neuf cents metres. Leon Poirier fut pourtant autorise a tenter une seconde experience dont le resultat, intitule Le Jugement des Pierres ne fut pas plus heureux mais comme le film fut assez bien accueilli a Londres, son auteur recut une troisieme fois sa chance. Leon Poirier la courut avec une petite comedie sentimentale : Ces demoiselles Perrotin ou pour la premiere fois, il confia a Alice Tissot qui jusqu'alors etait regarded comme une ingenue, un de ces roles de vieille fille qui sont devenus sa speciality. Le succes de cette idee audacieuse fut tel que le film, en depit de ses neuf cent cinquante metres, ne fut pas juge trop long, qu'il en fut tire cinquante copies et que son auteur recut de l'avancement sous la forme d'un nouveau contrat qui lui assurait des appointements de cent cinquante francs par semaine avec le droit d'employer des acteurs a mille francs par mois, comme Madeleine Guitty, /la petite Dahon (i) » dans Le Nid ou Gaston Michel dans Monsieur Charlemagne. En fin Leon Poirier fut autorise a aborder le roman-feuilleton, ce qui etait la supreme recompense dans cette maison ou regnait Louis Feuillade. II entreprit immediatement Le Trefle d'argent mais il n'en avait tourne que les premieres scenes dont un accident d'auto ou Juliette Depresle qui en etait la principale interprete, manqua laisser une jambe, lorsque la mobilisation l'arracha au studio pour l'envoyer au front. II y resta cinquante et quelques mois. Quand il en revint, il retrouva sa place chez Gaumont et recommenca a produire (2). Mais Tambition lui etait venue et il s'etait rendu compte que le cinema etait capable de faire autre chose que des Amour passe et meme des Demoiselles Perrotin, surtout lorsqu'il eut vu le J' Accuse! (1) Cette jeune artiste ayant fait la connaissance de Maurice Maeterlinck au cours des ripititions de L'Oiseau bleu ouelle avait un role epousa le poke et ne reparut plus sur les ecrans. (2) Sur cette premiere piriode de son activite chez Gaumont, Leon Poirier est riche en anecdotes qui en disent long sur la facon dont on travaillait dans les studios francais avant 1914. C' est ainsi que pour L' Amour passe ayant eu a tourner des « plein air » dans Paris et ayant fait dijeuner ses acteurs et son personnel au « prix -fixe » a 3 fr. 50 de la Taverne Gruber en face de la gare de Lyon, il dut payer de sa poche une partie de V addition, la Maison Gaumont ne donnant que 2 francs pour les repas pris dans ces cir Constances. Le -film etant trop long, on le coupa en petits bouts de quatre-vingts metres chacun qui furent exploites sur les champs de foire. Quant au Jugement des Pierres, son devis total s'eleva a g.000 fr. y compris un voyage de sept personnes sur la Cote d'Azur, ce qui amena Leon Gaumont a formuler cette opinion lorsque le film lui fut prisente : « Neuf mille francs de foutus ! »...