Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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LfiON POIRIER 375 scenes ayant valeur d'exemples et a grand renfort de surimpressions. Le Penseur fut-il, ainsi que le dit L6on Moussinac (i) qui n'a pas l'habitude d'etre indulgent, « un evenement important du film frangais » ? Peut-etre est-ce beaucoup dire et ne peut-on, en toute justice, placer le film de Leon Poirier sur le meme plan que Cceur Fidele ou La Roue, mais par certains points il n'est pas tres eloigne" du Silence de Delluc ou de La Souriante Madame Beudet de Germaine Dulac. En tout cas, il prouve que son auteur ne se contentait pas de suivre les sentiers battus et que, meme dans l'ombre de Leon Gaumont, il y avait place pour des essais d'une hardiesse indiscutable quand c'^tait un homme energique, patient et habile qui s'y livrait. Le Penseur possede un autre mdrite, celui d'avoir revele un acteur, Andre Nox, qui va se hausser au tout premier rang des vedettes masculines de l'ecran francais. Manquant peut-etre un peu de taille pour l'emploi auquel le destinait un visage admirablement burin£, au front haut, au regard sombre et penetrant, aux machoires puissantes, un visage repondant a tout ce que le spectateur moyen exige de 1'homme dont on lui dit, sans pouvoir lui en fournir des preuves convaincantes, qu'il est un genie, un visage dans les plis duquel l'inquietude s'inscrit tout aussi naturellement que le remords et la folie que la douleur, Andre Nox, a mi-chemin entre S£verin-Mars et Conrad Veidt est, de 1920 a 1929, une des figures les plus interessantes du cinema frangais qui n'a peut-etre pas su lui donner tous les r61es qu'il m£ritait. Jocelyn est aussi loin que possible du Penseur. Tellement loin qu'il faut faire un effort pour admettre que les deux films portent la meme signature. Tout d'abord on serait en droit de se demander pour quelle raison Leon Poirier, apres avoir travaille sur un sujet aussi nettement photogenique que Le Penseur, est alle chercher le poeme quelque peu demode de Lamartine dont la qualite cinematographique ne saute pas de prime abord aux yeux, si Ton ne savait qu'il y a en lui un romantique attarde et que, comme tel, il aime la nature, qu'il la comprend et qu'il est plus que quiconque habile a y trouver des themes dont son objectif saura tirer parti. C'est evidemment par les paysages grandioses dans lesquels la plus grande partie de son action se deroule que Jocelyn a attire Leon Poirier. Jocelyn est-il comme Tafrirme L£on Moussinac revenant a sa severite naturelle, « une adaptation manquee » (1) ? Est-ce plutot Ph. Amiguet qui a raison quand il affirme : « Cette ceuvre n'a point ete touchee par des mains sacrileges. Au contraire M. Poirier a su retenir dans son film la sensibilite lamartinienne, il a su donner a (1) Leon Moussinac : « Naissance du cinema » (J. Pvvulozky Edit. Paris 192$).