Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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L£ON POIRIER 381 reconstitutes que non seulement il n'y avait pas la moindre rupture dans la tonalite generate de l'ceuvre, mais encore que les raccords Etaient parfaitement imperceptibles. Sans doute la reussite fut-elle moins complete pour certaines scenes symboliques — telle celle du « Calvaire des meres » — sur lesquelles Leon Poirier avait pourtant compte pour montrer que Ton pouvait « faire du cinema » avec des moyens differents de ceux que Gance avait employes dans Napoleon. Bien plus surement que par ces scenes symboliques, Leon Poirier atteignait son but lorsqu'il nous montrait un paysan meusien solitaire dans sa chaumiere qu'animait le seul mouvement du battant de sa haute pendule alors que l'etat-major allemand allait declencher l'attaque ou encore lorsqu'il faisait courir par les lignes telegraphiques et sur les ondes la nouvelle de la prise de Douaumont... II y avait la un accent qui ne devait rien a personne et ou chaque spectateur retrouvait tout naturellement ses emotions des heures graves. C'est aussi cet accent que s'etaient efforces de donner les acteurs que Leon Poirier avaient choisis pour incarner ses personnages-types a cote des personnages historiques qui passaient et repassaient dans le film, de Joffre a Guillaume II, de Petain au Kronprinz. Tous (1) avaient renonce" a se maquiller, accepte de tout faire pour ne pas se detacher de la fresque mais au contraife pour en faire partie integrante. lis etaient ainsi les premiers dans le cinema francais a s'engager dans une voie — celle-la meme qu'avait ouverte Dziga Vertoff — dont Leon Poirier prevoyait que « le cinema de demain s'y avancerait sans doute beaucoup plus avant : le remplacement de l'acteur, vestige du theatre, par le visage humain, reflet de la Vie ». Par cette innovation, Leon Poirier manifest ait une fois de plus qu'il n'avait rien perdu de l'audace reflechie dont il avait deja donne" tant de preuves depuis le jour ou il n'avait pas hesite a montrer sur les ecrans un homme qui pensait ou a tirer un film d'un poeme de Lamartine, quand ce n'etait pas a entreprendre la rehabilitation d'un innocent injustement condamne ou a reclamer pour le cinema sa place dans la premiere caravane automobile se preparant a traverser l'Afrique. Cette audace, constamment renouvelee parce que constamment a l'affut de l'occasion pouvant s'offrir de prouver les inepuisables (1) Les voles de Verdun, Visions d'Histoire etaient tenus par Albert Prejean (le soldat frangais), Hans Brausewetter (le soldat allemand), Jose Davert (le vieux paysan), Pierre Nay (le fils), Daniel Mendaille (le mari) Jean Dehelly (le jeune homme), Antonin Artaud (Vintellectuel), Andre Nox (I'aumdnier) , Thorny Bourdelle (Vofficier allemand) , Maurice Schutz (le vieux marechal d' Empire), Suzanne Bianchetti (la femme), J. Marie-Laurent (la mbre) et par « une jeune meusienne anonyme* (la jeune fille).