Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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RAYMOND BERNARD 39* pas des films de cette importance tous les jours et, si grand qu'eut et£ le bruit mene autour de la premiere production de la « Societe des Films Historiques » celle-ci n'avait pu aussi facilement qu'elle l'esperait mettre en train un second film — Le Joueur d'Echecs. Cette fois, ce n'etait pas de l'histoire de la France qu'il s'agissait, mais de l'histoire de la Pologne et de sa lutte pour l'independance et la sombre figure de Louis XI avait c£de la place a celle plus brillante, mais non moins inquietante de Catherine II. Le scenario, du aux memes Dupuy-Mazuel et J. -Jose Frappa, etait indiscutablement de nature plus cinematographique que celui du Miracle des Loups, car il evoluait pour une grande part dans une atmosphere de mystere ou s'agitait un etrange constructeur d'automates qu'incarnait Charles Dullin (i). Ces scenes, ainsi que celle d'une puissante charge de cavalerie realisee de main de maitre avaient fourni a Raymond Bernard l'occasion de montrer toutes les ressources d'un metier qu'il connaissait aussi bien que quiconque et a ceux qui savaient a quoi s'en tenir a ce sujet celle de regretter que son talent ne put s'exercer dans d'autres conditions. Mais le pli etait pris et c'est encore un film du meme genre : Tarakanowa que Raymond Bernard fut appele a r^aliser en 1929. Quelles que soient les qualites que Raymond Bernard ait afhrmees dans ces trois grands films, on ne peut s'empecher de penser que ce n'est pas pour des entreprises de ce genre que son talent est fait. II y a, en effet, a la base de ce talent une sensibilite qui ne trouve pas a s'employer dans un Miracle des Loups et un Joueur d'Echecs — on s'en apercevra bien lorsque paraitront sur les ecrans les deux oeuvres auxquelles le nom de Raymond Bernard a le plus de chances de rester attache : Les Croix de Bois et Les Miser ables. Sans doute sont-ce la des films dans lesquels le cote ext£rieur a une grande importance, mais si important qu'il soit il n'est pas tout le film et tant dans Les Croix de Bois que dans Les Miser ables un metteur en scene a la possibility de laissef voir sa sensibilite. Tandis que dans Le Miracle des Loups et dans Le Joueur d'Echecs... Mais a quoi bon recriminer ? La vie cinematographique est comme la vie : il faut savoir se defendre contre elle, m£me et surtout sans doute quand elle semble vous combler de ses faveurs. Avoir £te choisi pour mener a bien des films de cette importance a du valoir a Raymond Bernard bien des envieux. Quant a lui, peut-etre regrettet-il d'avoir consacre a la « Society des Films Historiques » cinq annees de sa vie, cinq annees pendant lesquelles il a 6te condamne a faire sa compagnie de mannequins alors qu'il aurait pu animer de la vie artificielle de l'ecran des £tres d'une humanite reelle et profonde. (1) Les autres roles du film itaient tenus par Edith Jehanne, Pierre Blanehar, Gaston Modot, Camille Bert, Pierre Batcheff, Pierre Hot et Mme Dullin.