Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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394 HISTOIRE DU CINfiMA habitue a trouver dans les films de cette categorie, Les Grands, comedie sentimentale interpretee par Max de Rieux qui contient une inteYessante et delicate peinture de la vie de college, La Glu et La Maison du Maltais ou Tina Meller, sceur de Raquel Meller, fit une creation d£notant un temperament dramatique original. Dans une serie de trois petites plaquettes qu'il a pubises en 1925, en collaboration avec Jean-Louis Bouquet (1), Henri Fescourt a nettement exprime ses idees sur le cinema. Pour lui, un film est avant tout un recit, un recit ayant son originalite profonde, meme si le sujet du film est emprunte a un roman ou a une piece de theatre : « La narration est-elle I' apanage de la seule litter ature ? Prenons un sujet ess entiellement dramatique : I'histoire de Promethie. Si un musicien ou un peintre s'inspire de Promethie pour composer une ceuvre de son art, cessera-t-il de faire de la musique ou de la peinture ? ... Le sujet sera alors un pretexte : le peintre etudiera les formes de Vhomme cloue au roc et le musicien assembler a des sons permettant seulement des sentiments d'ordre giniral. Mais une idee conductrice, en I'espece une anecdote animera les deux ceuvres. Le sujet n'est pas un pretexte, c'est le fond meme de I' effort. Si vous voulez bannir la narration des arts plastiques et de la musique, il vous faudra supprimer la celebre serie de tableaux sur la Vie de Marie de Medicis par Rubens, la Vie de sainte Genevieve par Puvis de Chavannes et JeanPaul Laurens, la Porte de VEnfer et les Bourgeois de Calais de Rodin et tout le troisieme mouvement de la Symphonie pastorale de Beethoven... On peut done retracer une anecdote sans etre infiode a la litterature et au Mdtre. Le drame est en effet une source d' emotion ou tous les artistes ont puise. On a tort de confondre V esprit meme de « drame » avec le procedi dramatique en usage au thidtre... Un film consacre a une narration, joui et mis en seine sans autre objet que cette narration, traiti par V exposition objective d'une serie de fails n'a rien a voir avec le thidtre,.. Les images du film se succidant ne diveloppent-elles pas une action logique ? On vous monire sur I'ecran un homme tirant un coup de feu puis une bouteille qui se brise et vous en deduisez que le tireur a brisk la bouteille... V effort de pensee n'est pas grand parce quil n'est question que de deux tableaux mais l'est-il lorsqu'il s'agit de cent, de mille tableaux ? Si nous parvenons de cette maniere a vous conter I'histoire la plus touffue, la plus enchevetree qui soil, pourquoi n' aurons-nous pas fait du cinema ? Meme si elle est pleine de situations romanesques, ce ne sera pas un roman.v Mais dans ce r£cit par images, Fescourt estime qu'il ne faut pas donner le pas a la forme sur le fond et il s'eleve contre la tendance qu'ont certains de ses confreres a trop se pr^occuper de la forme. « Si nous consi (1) « L'Idee ei I'Ecran » par Henri Fescourt et J.-L. Bouquet (Habevschill et Sevgent, Edit. Paris, ig2$).