Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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COLLABORATION FRANCO-RUSSE 405 qui serait completement oubliee si, reposant tout entire sur le personnage du grand acteur romantique anglais aussi celebre par ses exces en tous genres et sa vie desordonnee que par son talent, elle ne contenait une scene — celle ou l'acteur devient fou au cours d'une representation — qui offre a un comedien toutes les occasions de faire valoir son talent sous ses aspects les plus divers et qui pour cela est encore assez souvent choisie comme scene de concours par les eleves du Conservatoire (1). Une telle piece — ou plut6t un tel rdle — avait tout ce qu'il fallait pour plaire a Ivan Mosjoukine qui etait pour Volkoff a la fois son interprete favori — il lui avait procur6 en Russie ses quatre meilleures creations qui avaient ete ses quatre plus grands succes — et son meilleur ami, un ami a qui il ne savait rien refuser. Mosjoukine, dernier acteur romantique, fut done tente a la fois par le personnage d'acteur romantique qu'avait ete Kean et par le rdle que lui offrait la piece de Dumas, comme Volkoff, qui n' etait pas moins romantique que Mosjoukine, fut tente* par la reconstitution d'une epoque qu'il aimait, a laquelle il allait pouvoir se livrer et aussi par l'occasion qu'il allait trouver la d'aj outer un lien a tous ceux qui l'attachaient deja a son cher Vania. Volkoff et Mosjoukine ne resisterent pas a toutes ces tentations et ils eurent raison car Kean marque bien certainement le sommet de la collaboration « Volkoff-Mosjoukine » comme de la production Albatros. Ce sommet est atteint tout naturellement sans la moindre recherche d'effets faciles, sans le moindre recours a l'un quelconque des proced£s techniques qui etaient alors si fort a la mode depuis La Roue et Cceur Fidtle et le seul passage du film ou la technique fasse son apparition, celui de la gigue dansee par Kean dans la taverne ou il vient se griser en compagnie des matelots et debardeurs qui en constituent la clientele ordinaire, est avant tout une mise au point des procedes imagines par d'autres metteurs en scene et ayant fait leurs preuves en d'autres films. Le caractere de l'ceuvre pouvait justifier — du moins aurait-il excus6 — certaine outrance : Volkoff et Mosjoukine s'en garderent bien et e'est seulement par le rythme que leur montage imprima aux images, rythme auquel pendant une seconde finissent par s'abandonner a leur tour — et peut-etre non sans quelque ironie — les bouteilles et flacons ranges sur les etageres, que la frenesie necessaire a la scene se trouve exprimee et si irresistiblement qu'elle se communiquait tout naturellement aux spectateurs. On a souvent dit — Bardeche et Brasillach entre autres — que e'etait la un morceau de bravoure et Ton (1) Cette scene valid un tres brillant premier prix en igoy a Roger Karl qui apres de beaux succes remportes au thidtre allait venir au cinema et peu a peu s'y consacrer exclusivement.