Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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4i6 HISTOIRE DU CINfiMA Europe. II fut immediatement engage par la U. F. A. qui lui fit faire a Berlin, en 1928, sous la direction de Gennaro Righelli Le President, Le Rouge et Noir, adaptation sommaire et pleine de libertes du chefd'oeuvre de Stendhal ou Ton voyait Julien Sorel combattre sur les barricades, puis en 1929 Au service du Tzar sous la direction de Strijewsky et Manolesco, roi des Voleurs sous celle de Tourjansky, quatre films dont le meilleur est loin de valoir le moins bon de ceux qu'il avait faits a Montreuil. Puis, le cinema etait devenu parlant alors qu'il venait de commencer Hadji-Mourad (Le Diable blanc) qui fut sonorise et agremente de chants. Gene par la technique nouvelle et plus encore par son accent qui lui rendait difficile l'usage de toute autre langue que la sienne, il ne retrouva plus son autorite ni son succes d'antan. On le revit dans un film dont Taction se deroulait a la Legion etrangere, ce qui excusait son accent, Le Sergent X sous la direction de Wladimir Strijewsky puis dans une nouvelle version de deux de ses plus grands succes : L' Enfant du Carnaval et Casanova ainsi que dans La Mille et deuxieme Nuit ou il dut plus ou moins etre double. Ces diverses tentatives s'etant averees decevantes, il resta un certain temps sans rien faire, puis il reparut dans la version parlante que Jacques de Baroncelli fit d'un de ses films muets : Nitchevo, role de quasi-figuration indigne de son talent et de la place qu'il avait tenue aussi bien en Russie qu'en France a la grande epoque du cinema muet. Ajoutant une note romantique a toutes celles dont sa vie s'etait trouvee marquee c'est a l'hopital qu'Ivan Mosjoukine mourut en 1939 dans la misere et dans l'oubli (1). Par ses qualites intellectuelles non moins que par ses dons physiques, par la varidte des aspects sous lesquels son exceptionnelle personnalite se manifesta — a la fois acteur, auteur, animateur, realisateur — et surtout peut-etre par 1'influence qu'il exerca sur tous ceux qui l'approcherent, Ivan Mosjoukine fut — et merite de rester — une des figures les plus int<§ressantes, les plus importantes du cinema muet, la plus interessante sans doute — Charlie Chaplin excepte naturellement — de toutes celles qui parurent sur les ecrans, car son action depassa — et de beaucoup — celle d'un acteur et Ton doit regretter que, (1) Apres sa movt, quelques-uns de ses amis trouverent dans la cave d'un modeste pied-a-terre qu'il avait garde" a Paris plusieurs caisses pleines de lettres d' adniirateurs et d' admiratrices qu'avec sa charmante nonchalance il n' avait mime pas ouvertes. II y avait dans un grand nombre de ces lettres des cheques et des billets de banque representant une veritable fortune. En 1945, un hebdomadaire cinimatographique ouvrit une souscription afin de donner a son corps une sepulture digne du grand artiste qu'il avait iti. Le journal publia les noms de ceux qui rdpondirent a cet appel. C'est a peine si, parmi ces noms, on peut en relever quatre appartenant a des personnalites du monde du cinima.