Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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UNE NOUVELLE G£n£RATION 433 matographique c'etait, plus encore que d'ecrire des scenarios, de les transformer en images. Sans plus attendre, de scenariste Duvivier avait decide de se faire metteur en scene et sans le moindre stage aupres d'un aine, sans essayer ses forces en quelque « documentaire », il avait bravement demande a un roman d'Henry Bordeaux Les Roquevillard le sujet d'un grand film raisonnable dont il avait confie le principal role a Jeanne Desclos qu'entouraient des acteurs solides et experimentes : Edmond Van Daele, Maxime Desjardins, Georges Melchior. Ainsi, des ses premiers pas au studio, Duvivier laissait voir qu'il connaissait les gouts du grand public et qu'on pouvait lui faire confiance. II etait jeune, mais sa jeunesse n'etait pas temeraire et il connaissait les regies du jeu aussi bien que le veteran le plus chevronne et sans fausse honte il etait pret a les mettre en pratique pour la plus grande satisfaction de ses bailleurs de fonds. II en fut bien recompense, car l'annee ne s'etait pas ecoulee qu'il realisait un deuxieme film L'Ouragan dans la montagne (1922). Cette fois, plus de roman d'Henry Bordeaux, mais un scenario original dont il etait l'auteur, plus de Jeanne Desclos mais une actrice allemande, Lotte Lorring, et pour partenaire a cette vedette un debutant qui deviendra un de ses interpretes favoris et que plus que quiconque il contribuera a lancer : Gaston Jacquet. Sans etre temeraire, Duvivier ne repugne pas, on le voit, a toute audace quand les circonstances le lui permettent. Cette double audace lui ayant reussi, il la renouvela en choisissant pour theme de son prochain film un roman peu connu et dont Taction etait particulierement cinematographique : Le Reflet de Claude Mercceur dont il confia le double role a Gaston Jacquet (1923). Puis comme s'il voulait elargir son public, il realise a 1'intention de la foule des « bien pensants », un film d'inspiration catholique Credo ou La Tragedie de Lourdes qui fournit un beau role a Henry Krauss (1). C'est alors seulement que parait La Machine a rejaire la Vie. Ce n'est qu'un film de montage compose de fragments de bandes en tous genres, de La sortie des usines Lumiere au Brasier ardent en passant par L'Arroseur arrose, les feeries de Melies, les petites comedies de Max Linder et l'expressionnisme du Cabinet du Docteur Caligari, mais ces bouts de pellicule ont ete choisis avec tant de discernement, leur signification a ete si intelligemment mise en valeur que revolution de l'art cinematographique au cours des trente annees qui se sont ecoulees depuis le 28 decembre 1895 y apparait dans toute sa logique harmonieuse : les deux auteurs font immediatement figure de grands hommes, du moins dans les milieux professionnels. Avec ce sens (1) Les autre s roles de ce fdm etaient tenus par Desdemona Mazza, Gaston Jacquet, Rolla Norman et Jean Lorette. •23