Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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434 HISTOIRE DU CINEMA de l'opportunite qui le distinguera tout au long de sa carriere, Julien Duvivier saisit l'occasion qui se presente de montrer qu'il vaut mieux que ce qu'il a fait et, renoncant a sa prudence habituelle, il realise un film tres different de ce que Ton trouve couramment sur les ecrans : Cceurs /avouches. C'est un tableau de mceurs paysannes, apre, brutal, sincere, repudiant carrement tout ce qui pourrait etre agreable ou joli : pas la moindre concession ni dans la psychologie ni dans les actes des personnages, non plus que dans leur presentation. C'est un film d'un realisme integral, d'une force certaine, l'ceuvre d'un homme qui a des choses a dire et qui sait comment il les dira. Remarquablement interprete par Desdemona Mazza, Gaston Jacquet et Rolla Norman qui trouvent la les meilleurs roles de leur carriere, Cceurs farouches recoit un accueil qui paye assez mal Duvivier de son audacieuse et sympathique tentative. La lecon ne sera pas perdue : Duvivier ne s'entete pas et vingt annees durant, il s'abstiendra farouchement de toute audace. Desormais, il ne se penchera que sur des sujets d'un inattaquable conformisme, des sujets qui ne s'eleveront jamais au-dessus de la moyenne de ceux auxquels la foule qui emplit le samedi soir les salles obscures accorde sa faveur et qui, lorsqu'il le faut, tombent sans qu'il se fasse prier, au-dessous de cette moyenne comme ce fut le cas pour Le Mystere de la Tour Eiffel (1927). Collaborant aussi aisement avec Pierre Frondaie (L'Homme a I'Hispano (1926) avec Huguette Duflos, Georges Galli, Chakatouny) qu'avec Ludovic Halevy [V Abbe Constantin (1925) avec Jean Coquelin, Georges Lannes, Pierre Stephen, Claude France, Genevieve Cargese), avec Fonson et Wicheler (Le Manage de Mademoiselle Beulemans (1927) qu'avec Emile Zola (Au Bonheur des Dames avec Dita Parlo) ou Henry Bataille (Maman Colibri (1929), avec Maria Jacobini, Franz Lederer et Jean Dax) ; travaillant dans tous les genres meme les plus ingrats (La Vie miraculeuse de Therese Martin), tirant le maximum de tous ses interpretes aussi bien lorsqu'il a pu les choisir librement que lorsqu'on les lui a imposes, de Tramel a Maurice Schutz, d'Henry Krauss a Rene Lefevre, de Line Noro a Regine Bouet et de Berthe Jalabert a Marguerite Madys ; apportant a tout ce qu'il fait le meme serieux, la meme application consciencieuse, la meme adresse a eviter les dimcultes et la meme absence voulue de genie, il donne pleine et entiere satisfaction a tous ceux qui l'emploient, encore qu'il n'ait pas toujours bon caractere et qu'il soit parfois entete, mais ces defauts qui, dans la vie des studios sont presque toujours des qualites, Jacques Feyder l'a demontre et Marcel Carne en fournira une nouvelle demonstration, Duvivier ne les laissera apparaitre que plus tard, si bien que parmi les nouveaux venus il n'en est pas un qui se soit plus rapidement, plus surement fait sa place, qui ait ete aussi regulierement employe — de 1922 a 1929 il fit dix-sept films — ni qui ait aussi bien recu la recom