Histoire encyclopédique du cinéma : I : le cinéma Français 1895-1929 (1947)

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494 HISTOIRE DU CIN&MA Que cette evolution fut arrivee en 1928, a un tournant ou plut6t a une impasse, qui s'en rendait compte aussi bien dans le public que parmi les industriels et les commercants ? Et pourtant apres Therese Raquin et Napoleon, apres Un Chapeau de paille d'ltalie et La Passion da Jeanne d'Arc, il n'y a plus guere de voies nouvelles ouvertes devant le r£alisateur qui en tend ne pas recommencer ce qu'il a deja fait etqui, constatant que le cinema ne doit pourtant pas etre vide* de son contenu, cherche encore et toujours du nouveau (1). Ce nouveau c'est d'Amerique qu'il surgira et qu'il arrivera en France dans le courant de 1929 avec le « parlant ». Le « parlant » qui, repondant au vceu secret de la foule, enfoncera encore plus profondement le cinema dans son cher realisme. Le « parlant » en face duquel les meilleurs d'entre les cineastes francais — aussi bien Jacques Feyder que Rene Clair — hesiteront assez longtemps avant de l'accepter et de se resigner a le servir. S'ils hesitent ainsi, c'est non pas peut-etre parce qu'ils ne voient pas que le parlant c'est l'avenir et la seule chance que le cinema ait de poursuivre son evolution normale, mais parce qu'ils se sentent envahis par une melancolie bien comprehensible en pensant a tout ce que le cinema muet a ete — espoirs, ambitions, efforts, deceptions — a tout ce qu'il aurait pu etre pour eux s'il avait 6t6 mieux compris, mieux servi par ceux a qui il a le plus largement profits et en vers qui il aurait 6te" encore plus genereux s'ils avaient 6te plus conscients de leurs devoirs et de ses possibilites. (i)«Th6rese Raquin, Les Damnes de l'Ocean, Solitude, la Foule abordaient a cet age heureux et detestable d'un art ou la perfection de sa technique et la surete de ses effets le vouent au deperissement, oil le hasard et I 'incertitude du resultat ne jouant plus pour Vouvrier pleinement maitre de sa main, les meilleurs frolent, pour se divertir, les precipices, ou ceux qui possedent le plus de hardiesse et de genie, se jettent a I'abime par horreur de la prudence, par appetit d'un risque que leur labeur quotidien cesse de leur procurer. Le createur veut toujours trembler. Nous cherchions tous un precipice. Les Warner Brothers nous I'ont fourni et sans marchander sur la qualitd du vertige. » (Alexandre Arnoux : « Du muet au parlant ». La Nouvelle Edition, Paris, 1946.)