La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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24 . . CTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT1 CI!\E FR R/\PHIC SE rTXXXIIXTXXXTTXXTXTXTTTl ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS François Ier Fantaisie burlesque (G) Origine : Française. Réalisation : Christian Jaque. Auteur : Paul Fékété. Décorateur : Schild. Opérateurs : Lucien, assisté de Germain. San : Hawadier. Musique : Sglviano. Interprétation: Fernandel, Mono. Goya. Aimé Simon-Girard, Henri Bosc, Alexandre Rignault, Mihalesco, Janine Guise. Ch. Lemontier, Paul Faiure. Amato, Vitry, Marconi, Alice Tissot, Génia Vulbel. Studios : Rue de la Villelle. Enregistrement: Optiphone-Caméréclair. Production : Calamy. Edition : Gruy Films. CARACTERE DU FILM. — Voici, traité en fantaisie pseudo historique, et à tournure franchement burlesque, le problème du voyage dans le temps que tant d'écrivains et de savants ont étudié. A la faveur d'un prétexte habile et coloré, situé dans un cadre forain, le scénariste Fékété promène ses personnages dans le décor somptueux de la Renaissance, où il commet de volontaires et savoureux anachronismes. Il faut dire, en plus, que Fernandel apporte son visage populaire, son sourire bon enfant, et son réel talent comique au principal héros. Le film est une farce à cadre historique dont l'humour un peu appuyé réjouira un large auditoire. SCENARIO. — Honorin, régisseur brimé du théâtre forain des Cascaroni, brûle de monter sur les planches pour jouer le mélo: François-I" et la Belle Ferronnière. Timide et naïf, il vient demander conseil au magicien Cagliostro, son voisin de roulotte, dont il aime la fille Eisa. Cagliostro endort Honorin (jui se réveille au temps même où François-I" courtisait Mme Féron. Promu Honorin des Meldciises, et frère postiche de la Pelle Ferronnière, pour apaiser la jalousie du sieur Féron, Honorin se Jj(d en combat singulier contre Féron, qu'il oblige à demander merci, et se rend indispensable à la Cour en prédisant, grâce (i son « Larousse » de poche, les faits futurs qui embelliront ou assombriront la destinée des hommes de la Renaissance. Traduit devant l'Inquisition, il s'en tire avec l'aide d'un fantôme obligeant, puis se réveille en ■>leine place de l'Opéra. Mais, evenu à la baraque foraine, il ! qu'il ne <ouera pas sur le tréteau. Déaoûté du présent, revient dans <ssé à la Cour d'Amboise. Dorothy Lamour, une nouvelle vedette Paramount, dans Hula, fille de la brousse TECHNIQUE. — Le passage du présent à un passé brillant est fait avec habileté. La photo de Lucien est remarquable, notamment pour quelques plans du magicien, et pour la richesse lumineuse des scènes de bal ou de torture. Le dialogue est souvent drôle. Peut-être la lin surprendra-t-elle. Mais elle un peu banale, la scène du fantôme aurait demandé quelques recherches techniques. Les scènes où Honorin apprend à applaudir, puis enseigne la valse, le fox-trot, la java et la rumba à la Cour de François I", celles du duel, de la torture, sont nettement comiques, quoique outrées. INTERPRETATION. — Fernandel s'adapte à tous les rôles. Il fait un Honorin sympathique, drôle et communicatif. Autour de lui, Aimé Simon-Girard, superbe François Ier; Rignault, largement souriant en Henry VIII; Henry Bosc, traître de belle allure; Mona Goya, féline et jolie Mme Ferron; Génin, aussi drôle en forain italien qu'en aubergiste de la Renaissance; Tissot, duègne irrésistible ; Mihalesco, impressionnant Cagliostro; Valbel, moine cruel ; Lemontier, placide La Palisse, font au film une couronne de bons comédiens. — X. L'Extravagant (Mr. Deeds goes to town) Comédie doublée (G) Origine : Américaine. Réalisation : Frank Capra. Interprétation : Gary Cooper, Jean Arthur, George Bancroft. Doubleurs : Rivière. Rognoni. Production : Columbia. Edition : Films Osso. Cette production de Frank Capra, qui a été considérée de l'autre côté de l'Atlantique comme le meilleur film américain de l'année dernière, est, en effet, un chef-d'œuvre de finesse, d'observation et d'humour, en même temps qu'une merveilleuse leçon de mise en scène. On connaît d'ailleurs le talent de Frank Capra qui aborde tous les genres avec un égal bonheur. Avec L'Extravagant, dont la version originale L'Extravagant Mr Deeds connaît toujours le succès, nous nous trouvons en présence d'un film remarquablement équilibré et qui défie la plus légère critique. Dans le rôle du jeune homme simple et bon, qui devient subitement multimillionnaire, ce qui lui vaudra de faire vite connaissance, malgré lui, avec toutes les laideurs de la vie; dans ce rôle, Gary Cooper est tout simplement extraordinaire de naturel, de jeunesse et de sincérité. Jean Arthur lui donne joliment la réplique ainsi que George Bancroft, dont le talent mérite encore des rôles plus importants. Très bon doublage français. qui met particulièrement en valeur la scène finale du procès qui esl le « clou » de cette production remarquable. - v. — Le Capitaine du Diable Drame d'amour et d'aventures doublé (G) Origine : Américaine. Réalisation : Ross D. Ledermann. Interprétation : George Bancroft, Ann Sothem. Victor Jory. Doublage : Daniel Gilbert et M. Duhamel. Doubleurs : Bulpétré, Lyane Doridge. Enregistrement : Melodium. Production : Columbia. Edition : Films Osso. Il y a longtemps que nous n'avions vu George Bancroft, qui fut une grande vedette du film muet et qui est toujours un artiste remarquable, dans un rôle important. Le Capitaine du Diable, drame maritime, fort bien réalisé sur une histoire banale, nous le montre en capitaine de thonier, type parfait du brave homme au cœur tendre sous son air de brute et rude apparence. On devine que ce « capitaine du diable » sera, une fois de plus, victime de son bon cœur : Le Chemin delà Gloire (Road to Glory) Drame de guerre (G) Origine : Américaine. Réalisation : Howard Hawks. Interprétation : Fredric March, Warner Baxter, Lyonel Barrymore, Gregory Ratoff et Julie Lang. Studios : Fox d'Hollgwood. Doublage : Fox de Saint-Ouen. Enregistrement : W. E. Production : Darrgl F. Zanuck. Edition : Twentieth CenturgFox. Avec un tact et un soin dignes d'éloges, les Américains ont réalisé ce film de guerre qui, tout en mêlant les héros au plus grand drame des temps modernes, dans un décor d'apocalypse, fait ressortir des caractères, un louchant et douloureux roman d'amour et une rivalité où le sublime le dispute au tragique. Deux hommes, une femme. Eux : Fredic March et Warner Baxter. Tous deux remarquables comédiens. Elle : June Lang, une nouvelle actrice, jolie, sensible et fine. Et le doublage de leur dialogue est d'une qualité de texte qui n'a d'égales que la perfection et la chaleur de la diction des doubleurs français. Enfin, il y a la sobre et poignante réalisation d'Howard Hawks qui s'exerce dans des tableaux souvent nobles comme le départ en première ligne, la revue de paquetage, la scène de la prière, la harangue du chef à sa compagnie. Peut-être a-t-on un peu abusé des tableaux en noir. A la guerre, il y avait quand même du soleil et un ciel bleu. Et il semble qu'on ait accumulé les cas d'exception : engagé volontaire de plus de 60 ans, aveugle accomplissant à l'insu de tous une action d'héroïsme, etc.. Mais, l'ensemble reste digne et grand. C'est un ouvrage pathélique et ferme, même s'il s'y glisse des erreurs de détail. Ajoutons que d'entendre ces soldats français d'Amérique parler en français, et fort naturellement, m'a paru plus juste que de les entendre parler l'Américain et le « slang ». — x. en effet, il mourra accidentellement au cours d'une tempête pour avoir voulu sauver de la mort un jeune rival, également épris de la femme qu'il aimait. Le mélodrame disparait derrière la perfection de la réalisation, dont les « clous » sont plusieurs scènes de tempête remarquablement réalisées et montées. Quant à George Bancroft, très bien doublé par Balpêtré, il est une fois de plus, étonnant d'émotion simple et directe. Ann Sothern et Victor Jory sont bien moins brillants. ■ — • v. —