La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CIME R^PHIE gXTXXXXXXXXXXXYXXXTXIXTl ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Ramona Drame en couleurs doublé (G) Origine : Américaine. Réalisation : Henri/ King. Auteur : Helen Hanter. Dialogue français : ./. Monte ux. Interprétation : Loretta Young, Pauline Frederick, Don Amèche. Kent Taylor, Jane Darivell, Katherine de Mille. Studios : Fox Hollywood. Doublage : Fox Saint-Ouen. Enregistrement : Western Elec. Production : Darryl Zanuck. Edition : Twentieth Century Fox. CARACTERE DU FILM. — Le nouveau ci Ramona », parlant, tourné en couleurs d'après un procédé Technicolor perfectionné, apporte à la touchante histoire de la métisse indienne Ramona et de son mari adoré, l'indien Alessandro, la grâce de paysages californiens teintés de chatoyantes nuances. « Ramona » est une œuvre sentimentale, aérée par de nombreuses scènes tournées en pleine Californie dans des vergers, des pâturages, des collines à l'horizon infini. Ce film doit émouvoir la majeure partie du public sensible aux belles histoires d'amour et à des héros beaux et touchants comme ceux que font vivre Loretta Young et son beau partenaire : Don Amèche. SCENARIO. — Ramona, qui a été élevée par Doua Moréno, s'éprend d'an bel indien venu commander la tonte des moutons ci sa troupe de bergers. Ramona apprend qu'elle est métisse d'indien. Elle n'hésite plus et se laisse enlever par Alessandro qu'elle épouse. Nous sommes en Californie en 1870. Les Américains ont acheté ces vastes et riches territoires. Ramona et son mari sont chassés de leur modeste domaine. Alessandro est tué. Ramona trouvera refuge auprès de son compagnon d'enfance. Don Felipe, fils de Doua Moréno. TECHNIQUE. — La douce et jolie histoire d'un amour fidèle et passionné contée par Henry King dans de purs et harmonieux paysages Californiens est embellie par la couleur, qui fixe ici des taches vives ou des horizons bleutés séduisants. Peutêtre le procédé laisse-t-il encore trop d'ombres fausses, mais il permet d'obtenir des fonds de paysages presque miraculeux et des scènes de nuit saisissantes. Le film coule et charme. Le dialogue français est aussi frais que l'idylle de ces deux beaux enfants de la nature personnifiés par Loretta Young et Don Amèche. Pauline Frederick, qui fut une grande tragédienne de l'écran muet, affirme ici sa vigueur dramatique. — x. — L'Homme de nulle part Grande comédie parlée en français (G) Origine : Franco-Italienne. Idéalisation i Pierre Chenal. Adaptation: A. Salacrou. Auteur: Luigi Pirandello. Dialogues : Roger Vitrac. Décorateur : Fiorini. Interprétation : Pierre Planchai', Isa Miranda. Ginette Leclerc, C. Barbier-Krauss, Catherine Fonteney, Maximilienne. Alcover, Margo Lion, Le Vigan, Douking, Sinoël, Granval, Génin, .1. Hebey. Studios : Cinés de Rome. Enregistrement : R.C.A. Phot. Production : General Productions. CARACTERE DU FILM. — Voici un film ravissant. Qu'on ne s'y trompe pas, « L'Homme de nulle part », quoique inspiré par un dramaturge italien, et enveloppé de la beauté de paysages d'Italie, est un film qui possède la discipline, la grâce et la mesure françaises. C'est la première fois que je peux intégralement louer un film de Chenal qui, jusqu'à présent, me paraissait travailler plus en artisan qu'en artiste, même quand ii réalisait des œuvres de qualité. » L'Homme de nulle part », qui est composé sur le thème libre, fantaisiste et d'une séduisante étrangeté de Luigi Pirandello : « Feu Mathias Pascal », possède, outre les personnages de ce drame satirique et malicieux, un charme, une émotion, un sentiment constamment mêlés d'humour sous-jacent, humour foisonnant mais discret. Par touches et par nuances, l'intrigue et ses meneurs de jeu vont au dénouement à travers des réseaux subtils et correspondants de phrases, Je mimiques, de poursuites et de feintes. On sait qu'il s'agit dans •< L'Homme de nulle part », de l'emploi que tire un homme, jadis timide et rêveur, d'une liberté acquise par suite d'une fausse identification de cadavre. Ce qui ne se raconte pas, ou mal, c'est l'esprit du film tout entier, son atmosphère de fantastique et de poésie. Paysages, choses, êtres semblent modelés par un artiste à qui tous les procédés d'expression sont familiers. SCENARIO. — Mathias Pascal, dont la mère a été ruinée nar un intendant peu scrupuleux, est l'époux de Romilda, fille de la Dame Pescatore, une harpie avare. Après la mort de sa mère bîen-aim.ée, Mathias erre dans la campagne puis gagne une ville où, au Casino, il gagne miraculeusement une énorme somme. Il revient (i Géromigno et là assiste à son propre enterrement. Un vagabond a été trouvé et, méconnaissable, a passé pour Mathias Pascal. Désormais, Pascal sera Adrien Meis, et il vient vivre ci Rome, d'abord à l'hôlel, puis dans l'étrange pension Paléari où vit Mlle Caporale, une libre créature; Lise, une fille ravissante; son fiancé, le comte Papiano, et le tuteur de Lise, patron de la pension; Papiano qui sent Lise attirée par le beau Meis découvre qu'il y a un mystère en lui. Il l'épie et lui dérobe même sa fortune, qu'Adrien Meis se fait restituer. Puisqu'il ne peut épouser Lise, il revient <t Géromigno pour reprendre sa personnalité de Mathias Pascal. Mcds Romilda s'est remariée avec un ami d'enfance, secrèUnre et la mairie. En menaçant son remplaçant de reprendre sa place (mprès de Romilda qui a un bébé de son second mari. Pascal obtient un papier établissant au' il s'appelle Adrien Meis, né à Géromigno. Il revient ci Rome pour confondre Papiano, qui avait déjà lancé toute la police aux trousses de Meis, et pour demander à Lise de devenir la femme du très légal Meis. TECHNIQUE.— Pierre Chenal s'est fort intelligemment écarté de tout ce qui pouvait rappeler l'ancien film muet de L'Herbier sur le même sujet, et son adaptation filmée de Feu Mathias Pascal a gagné en vivacité, en vraisemblance, et surtout en chaleur humaine. Les personnages de Mathias Pascal, de la Pescatore, de la vulgaire Romilda, sont typés avec force et discrétion; de même que tous ceux qui participent à l'intrigue romaine. Leur présentation est d'une aisance charmante. Toute la qualité décorative du film réside dans sa simplicité. Pièces et ensembles restent de ce style familier dans lequel on «peut vivre». Et il v a des costumes de 1905 bien étudiés pour mettre en valeur les femmes et accuser un démodé à la fois burlesques et séduisant. La photographie dans la campagne (la noce de Pascal) dans le Pincio à Rome, et dans l'intérieur de la pension de famille est excellente et dénuée d'artifices. INTERPRETATION. — Comme Pierre Rlanchar, grand acteur et tragédien, se meut à l'aise dans la farce poétique! Son interorétation à double face de Mathias Pascal est exceptionnelle et. autour de lui. la pittoresque Maximilicnne, la fraîche Ginette Leclerc. la mystérieuse Margo Lion (Mlle Caporale) s'imposent. Catherine Fonteney parvient à figurer l'odieuse Pes Les Sept Braves Drame d'action parlé en russe (G) Origine : Russe. Production : Lenfilms. Edit/on : 0. C. I. Voici, de beaucoup, le meilleur film que nous ait envoyé la Russie depuis longtemps. Il n'a peut-être pas les instants de force, de puissance (comparable à l'ouragan) qui déferlent dans Les Marins de Cronsladt, film de guerre et de révolte, donc essentiellement dynamique. Non, Les Sept Braves est avant tout un film libre de propagande, riche d'enseignement humain, et rempli de pureté naturelle: la vie de sept « komsomols » savants, jeu nés et héroïques, sur le littoral arctique (Baie Joyeuse) permet J'éclosion de scènes vivantes, simples, émouvantes sans effort et sans trucs. Le scénario est tout simple : six jeunes gens et une jeune fille, les uns géologues, météorologistes, mécaniciens, aviateurs, l'autre femme médecin, doivent hiverner sur la Raie Joyeuse durant 225 jours. Une expédition sera entreprise aux premiers jours sûrs, à Ja recherche de plomb. L'expédition a lieu, mais dans de fâcheuses conditions. Deux hommes sont perdus, un autre et la jeune fille médecin vont soigner, au nord de la Baie Joyeuse, un Esquimau blessé. On se trouvera cependant réunis au campement de base, mais l'un d'eux mourra, victime de son héroïsme, ayant accompli sa tâche. Et la jeune fille, l'hivernage fini, refusera de rentrer à Moscou. Elle se mettra volontairement aux ordres du chef, parce qu'elle l'aime et ne peut le quitter. Le metteur en scène, servi par des techniciens des questions arctiques, a réalisé un film angoissant et ferme, où les détails de la vie à ces régions (72° parallèle) ont été remarquablement brossés. On ne peut que regretter l'état médiocre de la pellicule, oui nuit à la beauté photographique. Et tous les artistes jouent avec une sobre vérité pleine de grandeur. Enfin, on goûtera les apparitions vertigineuses d'un petit traîneau-aéro, qui file sur la neige de toute la vitesse de son hélice propulseuse. — X. catore, et Le Vigan caricature avec esprit le comte Papiano. Isa Miranda, qui fut fort bien doublée vocalement, est une délicate et aristocratique Lise qui apporte un visage nouveau à l'écran. Signalons encore Génin, remarquable ivrogne, instrument de la fatalité, Mme Barbier-Krauss, Granval, Sinoël, Hebey, Alcover. — X.