La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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POUR LES DIRECTEURS CINËtfOTJSRAPHIE tRÏJJJCJSE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Blanchette Comédie sentimentale (A) Origine : Française. Réalisation : Pierre Caron. Auteur : Eugène Brieux. Dialogues : Carlo Rim. Décorateur : ,/. Douarinou. Opérateur : Alain Douarinou. Musique : Vincent Scotto. Interprétation : Marie Bell, Granval, Mady Berry, Ch. Barbier Krauss, Abel Tarride, Jean Martinelli. Abel Jacquin, Laurence Atkins. Ch. Delmont. Poupon, Doumel. Fusier-Gir. Studios : Xeuilly. Enregistrement : Mélodinm. Production : Lévi/Strauss. Edition : V.O.G. CARACTERE DU FILM. — Blanchette, de Brieux est, évidemment, un sujet tout indiqué pour une large exploitation populaire, l'œuvre théâtrale étant connue partout en France. L'aventure de la paysanne que son instruction éloigne de ses parents, sans pour cela la faire accéder à un monde différent, contient une morale cynique qui éclate un peu lourdement dans la fin; mais si le sujet de Brieux a été déformé, il est probable que dans sa nouvelle forme, Blanchette séduira les amateurs de films sortant de la routine sentimentale. SCENARIO. Blanchette. paysanne, fille d'aubergistes a été pourvue d'instruction. Licenciée, elle brigue un poste de professeur de lycée. La nomination tardant, et s'étant fâchée avec son père qu'elle a fait s'endetter en lui faisant moderniser son café, Blanchette part j>our Paris avec une famille riche de son pays, les Galloux. Mais M. Galloux comprenant l'amour de son fils pour Blanchette renvoie la jeune fille qui. malchanceuse ne peut vivre dignement. Elle tombe à la rue. Le jeune Galloux la retrouve, l'arrache (i cette déchéance, et puisqu'il ne peut l'épouser, en fait sa maîtresse richement entretenue. Avec l'argent de son compagnon, elle paiera les dettes de ses parents qui accepteront de la recevoir au pai/s. TECHNIQUE. — Toute la partie campagnarde est excellente, fraîche, sensible. J'aime inoins les scènes de la ville, où éclate la convention du sujet de Brieux. Du moins aurait-on pu éviter une fin aussi pessimiste. Très brillante décoration, photo nuancée. Musique plaisante. Les dialogues de Carlo Rim apportent du tact à des scènes scabreuses. INTERPRETATION. — Marie Bell est une sensible Blanchette peut-être un peu maniérée. Mady Berry et Granval, Poupon, Delmont et Jacquin sont remarquables. L'ensemble de la troupe est composé de très bons éléments. L'Homme sans cœur Comédie dramatique (G) Origine : Française. Réalisation : Léo Joannon. Auteur : Alfred Machard. Décorateur : Quignon. Opérateur : Boris Kauffmann. Musique : Jean Wiener. Interprétation : Pierre Renoir, Marie Glory, Yvonne Hébert, Jacques Baumer, Maurice Rémy, Mona Doll, Airnos. Studios : Courbevoie. Enregistrement : W.-R.-W. Photosonor. Dr. de prod. : J. Rossi. Production : F. E. F. Edition : F. E. F. CARACTERE DU FILM. — Une fois de plus, dans L'Homme sans Cœur, autour d'une intrigue dramatique et simple, Machard a su faire vivre un quartier parisien avec ses mômes effrontés et charmants; par l'observation narquoise, et les instants de sensibilité L'Homme sans Cœur est un bon film populaire qui contient du mélodrame dans le retour de ce bagnard résolu à se venger, mais aussi une émotion pleine de retenue et qui touchera le cœur du public. SCENARIO. — Sourdier qui tua son associé Jeanton qui lui révélait l'indignité de sa femme s'est évadé du bagne et revient pour se venger de cette malheureuse et de l'enfant de l'adultère. Il se fait passer pour aveugle, et guette ses victimes retrouvées dans la maison faubourienne où il voisine avec elles. Mais la gentillesse de la petite fille le désarme. Son ex-femme lui apprend qu'elle n'était pas coupable, que cette enfant est la sienne. Il accepte de repartir à jamais dans l'ombre, clochard anonyme, non sans avoir couvert de jouets sa petite, qu'il supplie de l'embrasser en lui disant : papa. TECHNIQUE. — Ce film un peu rapide comme exécution, aux décors étroits, a des côtés mélodramatiques faciles, mais qui doivent faire pleurer : le père et l'enfant, l'homme soupant, un soir de Noël à la péniche de l'Armée du Salut. La scène de l'emménagement par les gosses est une trouvaille de fraîcheur et de grâce. Technique photographique et sonore correcte. Dialogues simples. INTERPRETATION. — Pierre Renoir manque un peu de puissance pour ce rôle à la « Jannings », mais il a un sobre talent. Marie Glory est délicieuse en midinette, puis en mère éplorée. Un rôle ingrat : Jacques Baumer s'en tire bien. Lucienne Lemarchand a de la douceur en salutiste. Enfin Aimos tire le plus d'émotion possible du rôle de clochard joyeux et compatissant. Les enfants sont gentils. Une Femme sans Importance Comédie de mœurs anglaises (G) Origine : Française. Réalisation : Jean Choux, assisté de J. Saint-Léonard. Auteur : Oscar Wilde. Dialogues : Ch. Spaak. Décorateur : Jacques Krauss. Opérateurs : Kriiger et Julliard. Musique : Jean Wiener. Interprétation : Pierre Blanchar, Une Noro, Mary. Templey, G. Gil, Catherine Fonteney, Ch. Granval, Jean Périer, Laure Diana, Lisette Lanvin. Studios : Tobis (Epinay). Enregistrement : Tobis Klany Production : St.-Régina. Dr. de prod. : Arys-Nissotti. Edition : Tobis. CARACTERE DU FILM. — Voici une œuvre étrange et d'un caractère trop rare dans la production française: nuances, réticences, ellipses visuelles ou parlées, en font un spectacle de qualité française. Et c'est la pièce d'Oscar Wilde qui a fourni la base, le scénario. II y a dans Une Femme sans Importance, la matière psychologique extraordinaire de tout le théâtre de Wilde, avec des pointes satiriques poussées, et une furieuse caricature de la Société anglaise. Mais ce qui aurait été assez peu compréhensible pour un large public, est devenu, dans l'adaptation de Jean Choux, une comédie souriante et fine à laquelle je prédis un gros, très gros succès de film populaire. SCENARIO. — Lord Illingworth empêche la fuite de son fils cadet : George avec Sylvia, la fille du pasteur, qui va avoir un enfant de son amant. Vingt ans après, George, devenu, par la mort de ses frères aines et de son père, le tenant du titre de Lord, revient en Angleterre après un long séjour aux Indes. Il engaye comme secrétaire un jeune homme intelligent : Gerald. Or Gerald est son fils, et Sulvia refuse à Lord lllingworth d'emmener son bien à elle. Gerald à qui su mère a dépeint lllingworth, comme un vil débauché, se méprend sur une attitude du Lord auprès de sa fiancée Esther. Il insulte Lord lllingworth en public, à son cercle et le Lord ne riposte pas. Eclairé sur sa conduite, Gerald veut se suicider. lllingworth arrive à temps pour le sauver. Il repartira pour les Indes avec son fils, et aussi Sylvia et Esther. TECHNIQUE — Dans cette réalisation, Choux n'a pas empêché le sujet de prendre un ton mélodramatique dans les scènes entre la mère, le fils, et le Lord repentant, il a compensé cet L'Heure Mystérieuse Drame policier, doublé (G) Origine : Américaine. Auteur : Ladislav Fodor. Réalisation : Sam Wood. Interprétation : Loretta Young, Franchol Tone. Lewis Stone, Roland Young, Jessie Ralph. Doubleurs : Jean Castellan, .lacunes Berlioz. Production : M.-G.-M. Edition : M.-G.-M. D'une pièce de Ladislas Fodor, The Unguared Hour, le réalisateur Sam Wood a tiré un film policier où le dialogue est roi d'un bout à l'autre. Et cela devient un peu fatigant à la longue, malgré l'intérêt indéniable de ces scènes, qui sont d'ailleurs toutes des scènes de théâtre remarquablement construites. De plus le film pèche un peu par la base, c'est-à-dire par le début du scénario où l'on voit une jeune femme devenir la proie d'un maître-chanteur, tout simplement parce qu'elle ne veut pas mêler à cette histoire son mari, alors que cette histoire ne la concerne nullement. Mais si l'on admet le point de départ de cette histoire, dont les péripéties sont très ingénieusement amenées et dont certaines situations ne manquent pas d'originalité, on peut suivre avec intérêt cette production mise en scène avec précision par Sam Wood et interprétée avec beaucoup de conviction par Loretta Young, plus jolie que jamais, Franchot Tone, toujours sympathique et le bon comédien Lewis Stone. Doublage français très correct. — V. élément « commercial » par de fines touches humaines. Les dialogues de Spaak sont froids, ei assez tendancieux dans leurs attaques contre la Société et les « possédants ». La photographie est ravissante, la décoration juste. Le film est fort bien monté et possède des raccourcis et des enchaînements délicats. Déplorons pourtant que l'humour sarcastique et glacé d'Oscar Wilde ait abouti à ce film nettement populaire. INTERPRETATION. — Pierre Blanchar est le seul qui joue vraiment dans le style des œuvres de Wilde : fin, racé, ardent au début, puis froid et amer, avec une hauteur vraiment parfaite, il domine le film. Line Noro est humaine, comme toujours, très extérieure, Lisette Lanvin est gracieuse, Gilbert Gil fougueux, mais fort peu « britannique ». Des silhouettes spirituelles : Marguerite Templey, Catherine Fonteney, Jean Périer, Laure Diana. Et le masque robuste de Granval, pasteur intolérant. — x. —