La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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32 »♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ e crédit au titre des grands travaux diminue encore très sérieusement mon budget et me contraint, pour faire, tout de même, quelque chose, à dépenser, à défaut d'argent, beaucoup plus d'activité personnelle et d'ingéniosité. Ce n'est pas d'hier que l'on tourne des films documentaires qui peuvent intéresser la propagande touristique : les grands réseaux de chemins le fer, les compagnies de navigation, les municipalités, les syndicats d'initiative, l'on déjà fait souvent. Mais il faut bien reconnaître que, dans l'ensemble, ces films ne peuvent guère prétendre à une exploitation commerciale normale. Et il n'est pas certain que les résultats obtenus aient c.é en proportion des efforts consentis. CARACTÉRISTIQUE D'UN BON DOCUMENTAIRE On a trop oublié qu'un bon documentaire ne P'U" ait pas être l'œuvre d'un opérateur, même excellent, si cet opérateur n'était pas guidé par un metteur en scène possédant ce style très particulier du documentaire. Il m'a donc paru nécessaire, avant toute chose, de prier les représentants qualifiés des collectivités ayant l'intention de réaliser un film documentaire de me faire connaître leur projet. Cela leur fera éviter un certain nombre d'erreurs qui se reproduisent trop fréquemment. Ne serait-ce que le caractère trop nettement publicitaire des films ainsi tournés. La vraie, la seule propagande efficace, c'est celle qui ne s'avoue pas. D'autre part, à l'étranger, les usages varient d'un pays à l'autre. C'est ainsi qu'aux EtatsUnis, le métrage habituel d'un film documentaire est de 3 à 600 mètres. En Scandinavie, il ne faut pas dépasser 300 mètres. En Allemagne, on peut aller jusqu'à 450. Il convient donc d'établir le métrage suivant le pays que l'on veut toucher, c'est-à-dire de prévoir deux montages de longueurs différentes. La plupart des producteurs ignorent ces particularités. Par ailleurs, l'adoption eénéralisée des programmes de deux srrands films par les exploitants de salles a réduit à la portion congrue les films dits de première partie ; c'est la source même du documentaire que l'on tarit ainsi, car leurs producteurs ne peuvent plus les amortir. Mais on doit également se demander si la méthode directe de propagande par le documentaire, spécialement tourné à telle ou telle intention, est bien la meilleure ? Un bon film Maternité, de Jean Choux, par exemple, qui a fait à l'étranger, une brillante carrière, n'a-t-il pas très heureusement révélé les beautés du lac d'Annecy à des foules nombreuses mieux qu'un documentaire de 4 à 600 mètre":. qUi n'aurait été présenté que dans des clubs, en séances privées ou dans de rares sal1" nubliques ? La réDonse n'est pas douteuse. Il me sembh donc utile d'inciter les metteurs en scène lorsque les extérieurs ne sont pas déterminés pas l'action même du scénario, à choisir pour ce? extérieurs des régions de France peu connues e cependant très pittoresques. Nous participe CINE FR RAPHIE se M. Henri Clerc rions, s'ils acceptent nos suggestions, aux dépenses supplémentaires qui en résulteraient. Et nous récompenserions, chaque année, par un prix spécial, le cinéaste qui aurait ainsi rendu le plus de services au tourisme. LE FILM « FRANCE » Il faut absolument que nous disposions chaque année d'un documentaire d'intérêt vraiment national, sur lequel nous porterions le principal de notre effort de diffusion. Pour le choix des sites à filmer, j'ai pensé à classer en quatre catégories les régions de notre pays : montagnes, côtes, plaines et coteaux, pays industriels, et puis, à part, notre magnifique Paris. Chaque année, un de nos meilleurs metteurs en scène serait chargé de tourner un film sur une régions de chacune de ces catégories. Le tirage au sort devrait désigner les régions, Paris devant être évoqué dans chaque film. Après quoi, un écrivain ou un artiste originaire de la province et désigné par celle-ci, présenterait un choix de paysages, de coutumes ou de manifestation de folklore que le metteur en scène devrait interpréter suivant son optique personnelle, avec sa caméra. Si le souvenir d'un grand homme de réput?tion universelle était lié à l'une des régions considérées, il pourrait être évoqué dans le film. Le Centre de tourisme se chargerait d'assurer au film la sonorisation par de grands orchestres parisiens, de façon à ce que cesse l'insuffisance constatée à ce point de vue dans nos documentaires. Le financement pourrait être assuré par les -rllectivités des régions tirées au sort, mais un tel film, bien lancé, pourrait être amorti et les avances ainsi faites seraient remboursées. :xxxxxxx: Un grand effort est à faire dans ce domaine, et tout de suite. Je vous étonnerais si je vous disais les régions de France sur lesquelles nous ne possédons aucun film vraiment présentable ! J'essayerai, par des démarches auprès des grands circuits de salles françaises, de faciliter le « passage », et, par là, l'amortissement des documentaires intéressants. Mais c'est surtout à l'étranger que j'ai pour mission d'agir. Les Universités, l'Alliance Française et d'autres groupements peuvent donner de très nombreuses séances de projection de ces films. Pour cela, il nous faut beaucoup de co pies de 35 et aussi de 1 6 mm. Mais, hélas ! les copies coûtent cher... Quant à la diffusion, dans les salles publiques, elle ne peut être assurée que par des distributeurs commerciaux dont nous faciliterons la tâche. Effort nécessaire aussi du côté des Aclua'•'/és. qui sont le meilleur moyen de diffusion h. l'étranger de fêtes ou manifestations sportive, à l'occasion desquelles sont montrés quelqi"~s-uns de nos beaux sites. Mais il faudrait ne pas se contenter d'envover sur place un opérateur, mais bel et bien mettre en scène, si besoin est, avec répétition, l'événement que l'on veut faire servir à la propagande touristique. » On notera, M. Henri Clerc ne me l'a pas dit mais il devait, j'imagine, y penser, que c'est ainsi que les Allemands ont agi l'an dernier, pour les jeux olympiques. « Nous devrions bien, ajoute-t-il, imiter les Allemands et les Italiens qui n'hésitent pas à exploiter directement aux Etats-Unis des salles dans lesquelles passent leurs grands films, leurs documentaires et leurs actualités. Mais, hélas! les crédits que l'on alloue au cinéma ne permettent pas de réaliser un tel projet. Parviendrai-je à persuader le gouvernement et mes anciens collègues du Parlement de la nécessité d'un effort financier plus considérable ") J'esDcre que MM. Baréty, Aubert, Renaitour, P"t<-,che, Albertin, très dévoués au cinéma, m'y aideront... Ce serait-là une dépense essentiellement productrice. » Notre interlocuteur continue : « Je me préoccupe aussi d'utiliser les bons films d'amateurs pour alimenter les appareils de projections en 16 mm., de plus en plus répandus en France et hors de France. Comme vous le voyez, mon rôle est de centraliser les projets, coordonner le-, actions trop disséminées des réseaux, des compagnies de navigation — je tiens à signaler en passant les bons résultats obtenus par les projections de films sur les navires de la Transatlantique. C'est là une oeuvre utile que je '"oursuivrai dans un esprit réaliste, mais... dans l-i mesure où les moyens matériels m'en seront donnés ! » M. Henri Clerc ne veut pas promettre plus qu'il n'est assuré de pouvoir tenir. C'est un beau scrupule, tout à l'honneur de son caractère. Souhaitons donc qu'il n'abandonne pas 1 œuvre en chantier, et qu'il puisse, au contraire, la perfectionner, comme il le dit, d'année en année. Le tourisme y trouvera son compte et le cinéma également. J.-M. AIMOT.