La Cinématographie française (Jan - Apr 1937)

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CINE m FR RAPHIE SE U.S. A. Les impressions d'un producteur français en U. S. A. M. Paul Bentata, Directeur d'Eden Production vient de séjourner en U.S.A. d'où il nous envoie d'intéressantes impressions que nous nous faisons un plaisir de publier ici New-York, mars 1936, Je suis actuellement à New York, où je viens de présenter à la corporation restreinte des distributeurs de films français notre dernière production : La Tendre Ennemie; notre film a beaucoup plu par l'originalité de son sujet et sa réalisation; le « 55th Avenue » l'a retenu pour l'exclusivité de New York ; de plus, je suis en pourparlers assez avancés avec une firme importante d'Hollywood pour la cession des droits de « remake ». Malheureusement, il est certain que l'exploitation du film français en U. S. A. est extrêmement limitée — 150 salles seulement passent des productions étrangères. 11 est juste d'ajouter que pour des films comme la Maternelle, la Kermesse Héroïque, qui ont obtenu à New York un immense succès d'exclusivité, quelques grands circuits en acceptent l'exploitation dans leurs salles, avec sous-titres anglais bien entendu. Mais le rendement final est très moyen, car le pourcentage alloué ici est infime, d'une part, en raison du double programme qui sévit ici aussi; d'autre part, par le jeu de l'offre et de la demande extrêmement restreinte, et également en raison du grand nombre de copies qu'on est obligé de tirer, par suite des très longues distances, lorsque le film a un certain succès. Quelques-uns cherchent donc, ici, puisque c'est la seule solution, à augmenter le nombre de salles susceptibles de donner du film français, et croyez-moi, ce n'est pas facile ! On peut constater, par exemple, que dans un état comme le Maine, où 70 à 80 % de la population parle notre langue, quelquefois à l'exclusion de l'anglais, pas une salle ne projette nos productions, même les meilleures; en effet, tous les théâtres appartiennent à de grands circuits, et ne sauraient être vendus. Construire des salles serait la seule solution, mais les moyens manquent à ceux qui défendent ici notre cinéma national. Il n'est cependant pas permis de désespérer, car les efforts continus des Tapernoux, Lenauer, à qui je tiens à rendre hommage, ont déjà marqué une nette progression dans l'exploitation du film français; cette progression, n'en doutons pas, s'accentuera dans le cours des prochaines années. LE FILM EN COULEURS Je m'étais laissé dire en France qu'Hollywood portait tous ses efforts vers le film en couleurs, dont la perfection était prochaine; je n'ai malheureusement pas le temps d'aller me rendre compte sur place. Il est possible que les spécialistes s'occupent sérieusement de cette question dans les laboratoires; il convient cependant de dire, car la production française y est directement intéressée, qu'actuellement pas une salle de première vision à New York ne passe de film en couleurs. L'on peut constater, par contre, qu'Hollywood augmente considérablement la longueur de ses films, probablement pour lutter contre le double programme; ici un film de deux heures, deux heures un quart est absolument courant. Pour en revenir à la question de la couleur, et peut-être, peut-on voir là une des raisons de l'arrêt des réalisations de films en couleurs, les récents films n'ont pas connu le succès escompté; par contre When Yow're in love, avec Grâce Moore et Cary Grand, et surtout le dernier Greta Garbo, Camille, et The Good Earth avec Paul Muni et Luise Rainer (si émouvante dans Le Grand Ziegfield), font courir tout New York. When You're in love est plein de fantaisie; Grâce Moore y est charmante, mais le film traîne un peu en longueur; le spectacle de music-hall, qui accompagne ce film dans la nouvelle salle R. K0 O. de 5-6.000 places, un chef-d'œuvre de technique, est certainement pour beaucoup dans ce succès. ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Quant à The Good Earth, je ne sais si le film obtiendra en France le même succès d'exploitation, mais, personnellement, je le considère comme un des meilleurs films que j'aie jamais vus. Le sujet (la ténacité, la valeur morale du peuple chinois) et la réalisation de Sidney Franklin, sont, à mon goût, de tout premier ordre. Paul Muni, dans un rôle de Chinois, est remarquable avec sobriété. Luise Rainer campe un personnage de Chinoise et est simplement extraordinaire de vérité. Des extérieurs magnifiques; quant à la technique, elle est parfaite, au point qu'on ne la remarque pas. Cependant, je ne peux m'empêcher de signaler que l'opérateur a utilisé le diaphragme d'une manière exceptionnelle à deux reprises : une première fois pour un magnifique lever de soleil, puis en studio pour une prise de vues en travelling; une fuite obscure et l'appareil s'arrête sur un gros plan de Paul Muni, éclatant de lumière (il se fiance ce jour-là). Le film est entièrement tiré sur pellicule sépia doux du plus heureux effet. Des nuages de sauterelles s'abattant sur les champs sont rendus, techniquement, de manière parfaite. Un petit défaut : l'exposition du film est une succession d'enchaînés rapides, fort bien réalisés d'ailleurs. Je vous assure qu'après la vision d'un film pareil, on ne peut que se morfondre sur le fait que notre marché ne puisse nous permettre la réalisation que de films à devis très limités. Et plus on va, moins on trouve de solution ! Puisque la production d'un film en France coûte 20 à 40 % de plus qu'il y a un an. Songez qu'un film américain rapporte en moyenne en U.S.A. 2 millions de dollars. Et, de l'étranger, le distributeur américain fait rentrer environ 30 millions de francs; je parle, bien entendu, des bonnes productions. J'ai rencontré ici des distributeurs, des journalistes, je les admire sincèrement. Leur franchise est magnifique. Ce sont des businessmen; nous, nous sommes des sentimentaux. Paul Bentata, Directeur d'Eden Production. LE FILM FRANÇAIS AUX U.S.A. L'activité de la French Motion Picture Co de New-York et de la France-Amérique Film de Paris On a pu constater, dans les derniers mois, une progression très sensible du film français aux Etats-Unis, d'une part sur le plan du « prestige » à la suite de distinctions honorifiques qui ont été décernées, cette année encore, à certaines de nos productions; d'autre part sur le plan commercial, par l'augmentation considérable du nombre de contrats de location pour les films exploités aux U. S. A. Sur le plan moral, cette année le National Board of Revieiv, a classé La Kermesse Héroïque comme le « meilleur film étranger de 1936 ». On se souvient que la même mention avait été décernée en 1934 à Madame Bovary et en 1935 à La Maternelle, tous deux exploités aux U.S.A. par M. J.S. Taper noux, Président de la French Motion Picture. Pour l'année 1937, l'activité combinée de la French Motion Picture C° et de la jeune France-Amérique Films de Paris va permetIre d'étendre encore, sur le plan commercial l'exploitation du film français aux U.S.A. Nous pouvons citer le lancement sensationnel de La Croisière Jaune, présentée à Washington en octobre dernier sous le patronage de la Société Nationale de Géographie Américaine, qui par la suite a été projetée durant quatre semaines à New-York, deux semaines à Philadelphie, une semaine à Baltimore, trois semaines à San Francisco, deux semaines à Los Angeles, trois semaines à Seattle, deux semaines à Boston, deux se