La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU CINfeMA des hypocrites ligueuses feminines creent une esthetique de muscle et de chair veloutee, esthetisme du corps et des vetements ne vulgansant aucune puissance de l'esprit, sans doute le seul dont Fintelhgence ne puisse etre avihe. Les voici done, habilles de lumiere. Les tissus deja portes epousent leur chaleur el leur souplesse. L'intuition candide dicte leurs gestes. lis aiment, et par Amour, rient, courent, se battent, se tuent. Rien ne ressemble moms a 1' Art, au calcul. lis n'ont aucune responsabihte dans la naissance de ce poncif que je ne peux me resoudre a rejeter. tant je sens qu'il n'est encore qu'un scrupule, en moi. (I) C'est bien compris, tout ca, lecteur attentif. Eh! bien, lis les revues: « Cinema absolu, abstrait, pur, visuel, en couleurs, en relief, parlant, musical, mauderne, septieme art epiphenomenal, paroxistique, theogene, psychanalitique, de demain, etc... » Cessera-t-on de nous ennuyer avec ces enfantillages dont la sottise agressive decourage meme l'attendrissement, alors qu'il faudrait dire: Cinema-vivant. cinema et la vie, cinema mythologique, cinema moral, cinema educateur, cinema etalon, ClNEMA ET LES McEURS. Au premier de ces messieurs. Je ne suis pas avare de mes sujets. Qu'importent toutes les rhetoriques, les « vocabulanes a decouvrir », les ficelles, les techniques, les rapports avec les « arts » d'un moyen d'expression qui met si bien en defaut tous les trues de 1' « Art », ce vieux postiche. La technique du cinema, je ne la neglige ni ne la meconnais, et ses charities sont ceux du style, mais il ne s'agit pas de syntaxe. futelle visuelle, le saisit-on assez? Une technique suffisante du cinema s'apprendra en un mois. Apres, on cherchera a bien montrer. Je mets le verbe montrer par analogie avec le verbe ecrire. Ceci est autre chose et n'est pas dans une grammaire. Qu'importent les esthetes cerebraux du cinema francais quand on voit le film s'incorporer a la vie. Manque-t-on de courage? Ou faut-il en ceder le soin au contempteurs du cinema que nous aimons? Qu'il soit ecrit une fois pour toutes, que les infects litterateurs de la camera sont les vers-rongeurs-faux-semblants du cinema. Le bluff de leurs articlesjustifications ne doit pas faire oublier la pauvrete de cceur ou d'intelligence, la vilenie de l'esprit, la secheresse et 1'indecision sexuelle, fruit de 1'impuissance. Le cinema a besom de vie. Notre vie a besom de cinema. Et lorsque je dis VIE, halte-la, miserables chasseurs de rea ( I ) Pour certains a la tele dure, dont je meprise la mauvaise foi, mais leurs commentaires sont compromettanls, il doit etre bien entendu que les C. B. de Mille [Forf allure excepte) et aulres Bob Leonard son! indefendables. Je parle des survivants dune epoque regrettee et des qualites communes aux bandes californiennes, qualites qui constituent un style. lite « absolue »! Man Ray, Rene Clair, Ruttmann, -cut aussi vivants que John Ford, Clarence Brown, Harry Pollard, Roy del Ruth, Sennett ou Chaplin. Tous sont bien loin du reahsme. Un probleme surtout fait pisser l'encrc de nos ex satisfaits de leur insuffisancc. Influence du cinema sur la litterature. La question est reglee par ces deux phrases: « Les arts s'aident bien moms par ce qu'ils apportent que « par ce qu'ils s'enlevent les uns aux aulres. » ( fean Paulhan) . « Si la camera peut fane gagner quelque those a la lit« terature, c'est en lui apprenant a observer el nullemenl a exprimer. » (Daniel Rops.) Mais pourquoi discuter? II est si facile de repondre « Qu'est-ce que vous voule/ que ca me foute » ? II m'emeut bien plus de voir chaque jour ['Amour <! « attraction » du cinema en recevoir asile et perfi ctionnement. L erotisme charmant des bandes americaines, comique en 600 metres ou comedie sportive, niaise ou bonde ?ie. est-il seulement un moyen d'attirer la clientele? Sans doute y repondrait-on affirmativement en posant une seconde question: le succes du cinema serait-il tel si le public n'y trouvait pas la realisation de desirs visuels fort naturels? Je suppose un phenomene plus simple. Le cinema realise pour lamericain toute cette vie dans sa vie qui ne peut entrer dans le cadre de la societe. La puissance dun genou pour le policeman charge de mesurer le niveau des jupes est incommensurable avec 1'idee que se fait du meme genou un (• rancais cymquement hbertin ou un Allemand amateur c!e nu chaste. Le metteur en scene eprouve un soulagement a materialiser sous des pretextes sportifs ou autres des representations mentales inavouables, communes a tout homme normal, in us que la contrainte sociale rend plus intenses encore? D'autre part, il ne me semble pas possible d ecnapper au vertige qui attire le cinema vers l'erotisme. Ses qualites de detection et d'amphfication nous rendent temoms de ties jadis insaisissables, de frennssements de chairs tent intes que le fard ni l'hypocrisie ne peuvent dissimuler. Pourtant, on joue au plus fort, on neglige la puissance de l'ecran revelateur, due aux limites du champ et a quelques miracles appeles vulgairement photogenic interpretation, lumiere, mise en scene. On feint de ne pas avoir peur. L'anecdote suivante jetterait-elle l'alarme ? Au cours d'une representation du « Mailre du Bord »