La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU CINfeMA (par John Robertson) au cinema des Vanetes a Rabat (Maroc Occidental) lorsque Pauline Starke se pencha sur Lars Hanson pour laver les plaies de la fustigation, des enfants se leverent pour voir les zebrures du fouet sur le dos. Or, Lars Hanson se trouvait alors en dehors du chump, audessous. Certains revinrent plusieurs fois dans l'espoir Ce n'est pas le moment de me raconter qu'il faut agrandir I'ecran ou en changer la forme. Vous etes deja aveugle et vous voulez tout voir. Dans tout travail honnetement compose par un technicien habile, le miracle cinematographique latent risque d'eclater. II faut etre maladroit comme la plupart des reahsateurs fran^ais pour passer a cote. lis croient que leurs images sont emoustillantes parce que le sein de Mademoiselle...., trop contentes si je les nommais. Peut-etre vaudrait-il mieux apprendre a se servir de la lumiere et choisir les angles. Exemple: Mademoiselle Voir plus haut dans un film francais et Clara Bow dans le Coup de foudre ou Greta Garbo dans La Chair el le Diable, ou Sue Carol dans Esclave de la Deaule. Exemple: Monsieur Vous ne voudnez pas, dans une comedie pseudo-sentimentale-sportive et Charles Ray dans Premier Amour. On objecte la difference de classe des interpretes. On ne me fera pas crone qu'il n'y a pas de femmes et d'hommes a Paris. Plus tard viendra le temps de fabriquer des scenarios reellement erotiques, — je n'ai pas dit pornographiques, vous qui songez a Phi-Phi — , je pense a Si nos maris s'amusent, ou poetiques (Wolf's Clothing). Patience, nos metteurs en scene finiront bien par mourir, lis sont deja gagas. Sur I'ecran, un bras et du soleil. Dans la salle, la chair blanche de votre voisine en est un fantome pale mais adorablement doux. Oserait-il se nommer, le truqueur, ll voulait eclairer les salles obscures. Je ne mets jamais les pieds dans ce grand et celebre cinema ou l'obscunte est incomplete. J'engage chacun a suivre mon exemple. Necessite de l'Amour. En France, ou Ton aime reahser, par manque d'imagination, le music-hall propose des mythes en chairs et en os, des mythes qu'on peut retrouver a la sortie. Les hommes du nord trouvent au cinema la materialisation fugace de reveries charnelles et d'aventures inachevees. Une chambre, la nuit. Un jeune gar^on parcourt des livres achetes sous cristal et boit de l'eau de feu dans son verre a dents. Mais des yeux, une bouche, des jambes aux descentes de voitures, la commissure d'un genou plie, deux femmes lumineuses dans un fiacre la nuit, les photographies d'etoiles des cigarettes, une idylle ratee dans I'escaliei la fille de la concierge, sont des toniques moins decevants. Le cinema permet la continence sans l'encourager. Ici, puisqu'il s'agit plus specialement des spectateurs, il faut epingler une sottise gravement admise. Leon Moussinac, qui vaut mieux c|ue ca, y .1 contribue je ne sais trop par quelle confusion. On tente de faire avaler qu'un bon film doit se terminer tragiquement, que les fins optimistes sont une basse concession au gout public. D'abord le gout public vaut bien le votre. « Elite », « Elite », on croirait vraiment... Mais ce n'est pas ?a, nous commencons a en avoir asse/ des histoires qui tournent mal. Gardez pour vous ce critere du bon gout. Je vous offre en guise de prime gratuite une edition pour Pathe-Baby de « Rodogune », realise par M .Donatien, ou M ou raeme par M. Roudes. Je n'observerai pas qu'on if attend pas la derniere image pour s interesser, s'amuser, s'inquieter, s'emouvoir dun film. Le public a vibre pendant 1.800 metres avec le ressort eternel du drame ou de la comedie, lutte de deux elements tendant a se reunir, contre des circonstances ennemies du couple. J'attache aux choses de l'Amour une trop grande valeur pour ne pas m'y attendrir profondement. Vous save/ aussi bien que moi le danger physiologique des emotions sans aboutissement. Un spasme final est necessaire. L'Amour ou la Mort. On ne me forcera pas a choisir. II y a un temps pour rire et un temps pour mourir dit a peu pres la Bible. J'aime Caligan. J'aime la reunion finale de deux bouches. Chaque spectateur devient un peu voyeur. Et c'est aussi tragique qu'un deces. (On ne montre meme pas les enterrements.) (1) Caligari se serait-il termine par un baiser? La vie et le reve se moquent des regies de composition. La fatahte deroute les dramaturges. N.-B. — Les films de Charlie ne finissent pas, c'est encore mieux, mais en tout Chaplin est exception, et l'unite de son oeuvre est ici une raison suffisante. II faudrait noter les resultats. Une enquete s'impose chez les jeunes gens de cinq a trente ans. « Qu'avez-vous appris au cinema ? » Je vois deja les moralistes parlant de Fantomes, dv degradation de l'mtelligence, bande a Bonnot, ecole du crime, demoralisation de la jeunesse, pas la peine d' « envoyer nos i I l A pari ceux de Nosferalu le V ampirc, Cauchcmars ct Hallucije n'en connais guere. Insoulenable pudrur!