La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU CINEMA REVUE DE CRITIQUE ET DE RECHERCHES CINEMATOGR APHIQUES PIERRE KEFER et JACQUES NIEL, directeurs ■ JEAN GEORGE AURIOL, redacteur en chef Adresser toute la correspondance a la Librairie Jos£ CoRTl, 6, Rue de Clichy, Paris IX1 . Telephone : Louvre 47-70. Cheques postaux 1183.74 Paris. La Redaction recoit le Samedi de 10 heures 30 a midi a la Librairie Corti. Abonnement a la 1 Serie de 6 cahiers donnant droit a une invitation pour deux personnes pour toutes les presentations speciales en 1928-29. France et Colonies 35 francs. Le numero. . . 8 francs. Union Postale 60 francs. Le numero. ... 12 francs. Autres Pays 80 francs. Le numero. ... 15 francs. PANORAMIQUES par ANDRE SAUVAGE Jamais notre orgueil et le sentiment de notre lmpuissance n'ont ete portes simultanement aussi loin. Le Cinema nous exalte autant qu'il nous humilie. (Prononcez : Cineme, comme on dit a V incainnes, cette pepimere d'obscurs travailleurs de la pellicule, qui, meprisant notre « art », aiment et admirent leur metier) . On nous oppose tant d'absurde qu'il nous faudrait voir clair. Nous bredouillons, le plus souvent, des excuses, alors que nous devnons « nous expliquer ». L'argumentation cinematographique est, en general, d'une tricherie sans egale. (Je neglige, bien entendu, les insupportables gonflements publicitaires.) La plupart des fi'ms ne peuvent trouver, pour les defendre, que des commis-voyageurs. Ce ne sont pas les Super-Leonard ou les Super-Courbet qui puissent faire notre compte. Et, cependant, nous sentons en nous-meme naitre et s'implanter irresistiblement un amour. C'est, les larmes aux yeux, que nous avons assiste a l'admirable Jeanne d' Arc de Dreyer. Nous pleurions, hier encore, devant la Foule de King Vidor, avec une intensite que nous n'avions pas encore eprouvee. Pour la premiere fois, s'offrait a notre occur, avec une profondeur aussi charmante, lame de la Ville amencaine, le drame de la classe moyenne, necessairement obscure; le drame du proletaire, du vrai, du seul, de celui qui ne peut sentir la Vie qu'en dehors de son champ ou apres des souffrances extremement dangereuses... CLuvre toute puissante, a laquelle notre cceur s'est donne tout plein, tout entier... Nous pleurions. Quest-ce a dire ? Est-il vrai que, spectateurs sans culture, nous nous contentions d'emotions a bon marche ? Notre fievre ne serait-elle pas la fille de notre egarement ? Je ne vois pas pourquoi l'esprit, en une matiere essentiellement explosive, aurait barre sur la sensibihte. Sommes-nous responsables de ce que le Cinema s'accommode difficilement de l'intelligence ? Iil est vrai que, sans le controle de lesprit, supreme gendarme, la sensibihte trouble un ordre auquel nos juges sont particuherement attaches...