La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU cin£ma la plus concrete, le sentiment dun terrible isolement. S'il est reste enferme toute une journee avec ses images, sa propre personne et les objets qui l'entourent lui semblent d'une insupportable pesanteur. Etendu quelque part, il est la, considerant dun ceil vague des formes flottantes et percevant des sons etouffes. Peu a peu, les moindres objets se penetrent de vie. Les battements de la pendule prennent une sononte extraordinaire et se confondent avec le retentissement de son sang. II n'est pas d'inertie qui resiste a notre besoin d'animation. Je demande humblement qu'on excuse cette maniere detournee d'en revenir a la question. II s'agissait de montrer qu'au moins une fois le film d'objet devait presenter cette proprete mysteneuse de repondre a l'aspiration de reproduit par hypothese les premieres hesitations de la vie dune maniere qui provoque en nous des resonances trop profondes pour qu'on les puisse facilement avouer. Mais il procede avec discretion et, si je puis dire, de maniere elegante. D'abord, il se laisse scander de sous-titres uniquement explicatifs, qui empruntent a leur position dans le deroulement des scenes et a leur fortuite consonance verbale une tres grande valeur poetique. On lit La limace des vignes ou Le protee des cavernes, et puis on voit deux animaux gluants presses l'un contre l'autre ou bien de petits etres blancs aveugles et fuyants. Ce qui s'eveille en nous, alors, c'est une nuance de degout, un leger haut-le-cceur qui s'affirme lorsqu'on assiste a la ponte de la couleuvre a collier, puis a Extrait de La Nature et i Amour , film presente \u Vieux -Colombier sousle titre La Nature et la Vie. Ufn ACE. notre intime personnalite. Je veux parler d'une ceuvre admirable recemment presentee: La Nature et la Vie. Les choses, les etres les plus bas dans l'echelle animale s'adaptent a la plus secrete de nos aspirations, celle de nos sens. Ce film emprunte a la necessite vitale un caractere etrangement troublant. II leclosion de ses gros ceufs blancs d'ou sortent de minces rubans noirs, luisants de bave. Cet imperceptible sentiment de repulsion... mais tout le monde leprouve et sous une forme accentuee, il est bien connu de certains medecins. La partie la plus emouvante se trouve sans doute au debut du film, lors