La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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REVUE DES PROGRAMMES Le hasard et les superstitions les plus regrettables semblent presider a la composition des programmes semi-mensuels des petites salles d'avant-garde. Le Repertoire etabli naguere avec beaucoup d'intelligence par Jean Tedesco est aujourd'liui presque totalement epuise. La veine du film russe est jusqu'a nouvel ordre inexploitable. Chaplin ne remplit que le quart d'un spectacle et les rares films de valeur qui voient le jour en France, si bref soient-ils, sont immediatement enleves par les cinemas specialises deja classes. Pourtant le travail des petites salles est loin d'etre accompli. Le nombre des amateurs de cinema augmente chaque jour; il serait facile, avec une connaissance suffisante de ce qui a ete produit ces quatre ou cinq dernieres annees et de ce qu'on presente actuellement, de montrer aux nouveaux convertis des programmes qui paraitraient presque inedits. Les Agriculteurs ont projete recemment la Danseuse Espagnole. Cette reprise d'un Herbert Brenon de la mauvaise epoque etait absolument inutile ; si elle a ete motivee par l'attrait de la vedette, Pola Negri, pourquoi n'avoir pas ressorti un film oil cette artiste est dirigee par Lubitscli : Paradis Defendu ou Sumurun ? Le meme etabhssement presenta ensuite South Sea Love, film amencain tres ordinaire qu'on aurait tres bien pu voir par hasard n'importe oil. Au meme programme se trouvait d'ailleurs l'cclatant Masque de Fcr (Idle Class) de Chaplin, qu'on reprend trop rarement. Les Agriculteurs ont eu l'excellente idee, d'autre part, d'organiser un festival Cavalcanti ou Ton pourra revoir en particulier la delicieuse P'lite Lily et En Rade, qui jusqu'a present demeure la meilleure ceuvre de ce metteur en scene. M. Miguel, au Cine-Latin, redonne tous les films allemands speciaux. II va un peu loin quand il choisit I. N.R.I, ou l'inimaginable Peinlre des Morts. Et il aurait pu se donner la peine de rechercher aux Films Cclebres ou a la Fox un comique inconnu plutot que d'imiter purement et simplement le Studio 28 en programmant Le Capilaine au long cours de Buster Keaton. Apres ces petites remarques, felicitons M. Miguel d'avoir fait des reprises aussi necessaires que celles de La Rue, Le Voyage Imaginaire, Polil(ouchl(a. AU Paramount. En depit de son aspect un peu trop Galeries Lafayette, le Paramount est sans doute le cinema de Paris le plus propre, le mieux aere, et le plus confortable; et, malgre ces incroyables presentations sceniques, il s'etait en peu de temps acquis le meilleur public de Paris. II est pos sible qu'avec l'etabhssement du spectacle permanent il perdr ce public aussi rapidement. Un recent samedi, je reussis, apres avoir escamote mon diner, a me trouver a 20 h. 45 devant les guichets: on me declara que l'orchestre etait complet, et je dus me contenter de deux de ces places qui portent le nom coquet de mezzanine. Apres avoir ete rappeles a l'ordre pour avoir stationne quelques instants dans l'escalier, nous fumes conduits en compagnie d'infortunes detenus de notre espece dans le restaurant de la rotonde (consommations facultatives) au 2" etage, ou Ton nous pourvut de numeros d'ordre. Nous demeurames une heure dans cet endroit. A 2 I h. 45, on commenca a appeler les numeros, et avec une docilite admirable, les candidats-spectateurs se dingerent vers leurs recompenses. Incorpores dans un peloton de huit. nous fumes cases au dernier rang du mezzanine ; les personnes qui nous suivaient resterent debout. C'etait la fin de 1'avant-derniere seance et nous nous troavames pns dans un odieux remue-menage : certaines personnes s'en allant « parce qu'elles avaient tout vu », d'autres restant encore un peu « pour voir le comique ». Finalement quand commenca le « grand film », le dit mezzanine etait a moitie vide. A chaque instant quelqu'un quittait sournoisement sa place pour s'emparer d'un meilleur fauteuil; pour ma part, je finis par attemdre le deuxieme rang apres quatre demenagements successifs. Ces petites preoccupations contingentes vous mettent dans un singulier etat pour voir les films, et leur font beaucoup plus de tort que le luxe des lumieres de couleur et des fioritures musicales ne les ennchit. J'ai entendu autour de moi des protestations par dizaines. Si Ton ne veut pas, au Paramount, fane comme au Madeleine des representations distinctes avec location, si on veut caser 4, 5 ou 6 seances entre I 3 h. et minuit, au moms que Ton interrompe la projection pendant un quart d'heure avant de commencer, a 1' heure que Ton voudra, une veritable soiree. I ,c nouveau regime mihtaire du Paramount ne fera peutetre pas baisser la recette quotidienne, mais le privera a coup sur dune clientele qu'a Paris on cherche generalement a s'attacher. _, ,, , Pierre Kefer. Le Gerant : ROBERT CABY. Imprimerie G1RARD & BUNINO. 32. rue Gabrielle, Paris-18