La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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rtEMA salles de quartier, dans la rue, dans le metro, en nageant, en revant, dans les hvres meme, car Chaplin a sans doute trouve, c'est un fait histonque, beaucoup d'idees dans les ouvrages de Cami, son frere, qui devenaient des gags en passant dans sa tete. Decouvrir des themes, des gestes, des phrases qui semblent onenter imperceptiblement dans un sens different, c'est un jeu nouveau dont je vous hvre le secret en meme temps que les idees qui en resultent. J'en garantis la facihte: pendant toutes les occupations de la journee, ll suf fit d'onenter l'esprit dans la direction que cette distraction comporte. En void quelques exemples anodins. ■ FlLM COUPE. — Freres d'armes, comedie americaine, passe en premiere partie dans un cinema de quartier, etouffe par les dimensions du grand drame ronflant qu'on donne ensuite. Coupee jusqu'au sang, elle ne garde de quelques scenes que la substance active, le germe de l'aventure, conservant a peine ce qu'il faut pour que le public comprenne. Les deux amis s'evadent : un geste pour s'enfuir, un geste pour se cacher, un geste pour se deterrer. Une longue suite d'evenements se trouve resumee en quelques secondes avec une intensite et une precision telles qu'aucun metteur en scene au monde n'aurait pu l'imaginer. ■ Le Sentiment analyse. Je me trouve assis devant une porte qui s'ouvre et se referme. Dans un eclair, deux personnages apparaissent. L'un reste immobile, on le voit a peine. L'autre se dirige vers lui, la main tendue, le sourire de la rencontre heureuse sur les levres. II est a peine entrevu qu'i! disparait, revelant en trois cinquiemes de seconde l'essence d'un sentiment,, une situation morale beaucoup plus difficile a resumer qu'une suite d'evenements. ■ VARIATIONS. — Au milieu des M^steres de Paris, d'apres Sue, par Burguet, film infect, trop recent pour presenter le charme de la vieille pouillerie. trop decrep de conception, pour avoir quelque mouvement, 1'operateur a colle des rejets d'actualites afin d'enrouler quelques metres a l'avance sur la bobine. Un dialogue entre le prince Rodolphe et la Goualeuse. Aussitot apres une volee de joueurs de rugby s'eparpille sur le terrain avec une malice et une verve dont je ne saurais rendre compte. Plus ternes encore apparaissent nouveau Rodolphe et la Goualeuse. ■ Chacune de ces anecdotes ne demande qua ctre generalisee. On verrait parfaitement un film entier construit sur l'exemple du sentiment analvse : l'essence de l'amitie, l'essence de l'amour, l'essence de la surprise. Un autre pnncipe d'ailleurs a deja ete realise : tous les petits enfants qui avaient recu pour leurs etrennes un cinema-lanterne magique ont passe l'apres-midi du 1' janvier a projeter le film continu. Quant a l'effet des variations, je l'ai admire dans les episodes X et XII des Mvsteres de Paris. J'en reste encore dans la joie. J'entends a ce moment un petit nre sardonique: « A quoi cela mene-t-il? Et comme c'est facile! » C'est ici que je vous attendais. ■ ll est particulierement facile a un metteur en scene d'avoir une idee onginale, de faire une trouvaiile technique, de decouvrir une tonalite nouvelle d'eclairage ou de decor, mais il lui reste a se mettre dans l'etat d'esprit qui lui permettra de sen servir. Aucune methode ne mene plus directement au gachis que celle qui consiste a construire un film pour appliquer une theone. Nous avons tous entendu parler dun homme tres intelligent, qui ecnt admirablement et dont les idees se distinguent par l'originalite des applications qu'elles semblent comporter. Mais lorsque M. Jean Epstein depense toutes ses forces pour illustrer ses conceptions sur le role de 1'Objet-acteur ou du ralentisseur, faut-il penser en voyant 6 12 1 1 ou la Chute de la Maison Usher, que le resultat parvienne au niveau des intentions? En revanche Rene Clair remarque la cocassene des petites bandes qu'on tournait aux environs de 1912. II y songe, il comprend, il travaille, il touche au but. Le nombre des considerations pratiques dont !e metteur en scene doit tenir compte et ce phenomene ennuyeux que ses imaginations se trouvent souvent renversees au moment de la mise en ceuvre, remplacees par d'autres qu'il decouvre sur l'instant. font croire qu'il ne couvait pas l'eclair, ce sommeil ou cette lucidite de l'auteur avec sa plume et son papier. Triste analogic comparaison de neurasthenique impuissant. La vente c'est quelle ne se passe pas au meme instant, peut etre diffuse ou confuse, qui saurait la situer, cette visite qu'on nomme assez justement l'inspiration.