La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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existe maintenant pour Chaplin une sorte de culte qui, en depassant ses possibility, l'etouffe. En general, cela a ete le resultat de tous les enthousiasmes repandus par la France sur le cinema americain. En 1923, c'etait Soupault, en 1929, ce sont les salles specialises de Paris. Des films comme Lonesome et A Girl in Ever]) Port deviennent de l'art en France, et si quelqu'un les dedaigne, il passe pour snob. 1929 continue l'usage de 1923. En 1923, Soupault ecrivit dans Broom (1), de sa maniere brillante, que le cinema americain etait arrive juste a temps pour prevenir un complet degout. « Le sourire de Pearl White apparut sur l'ecran, ce sourire presque feroce annoncait les bouleversements venus du Nouveau Monde. » William Hart etait decouvert, et le melodrame de la vie domestique. Et puis Charlie Chaplin ! « d'un coup de sa canne, tel un magicien souriant, il a su donner au cinema une reelle vigueur et un sens nouveau. Tous les films qui sortirent a cette epoque des studios de Los Angeles savaient plaire. C'etaient les longues chavauchees sans un mot, sans un geste inutile, les rapts sensationnels. C'etaient des films de Douglas Fairbanks, de Rio Jim. C'etaient les histoires compliquees de banques, de trusts, de mines d'or. Un immense bureau silencieux et la tete d'un homme arme d'un cigare, qui pense, et sa pensee devient tous les Etats-Unis, toute l'Amenque, le monde entier. » II etait bien de dire ces jolies choses. Mais c'etait dangereux : c'etait le cinema americain pour un Francais ; il trouvait la quelque chose dont il avaitf besoin. Mais pour les Americains c'etait de la flatterie et ga depassait le fait que ce qu'on y exaltait etait le mythe de l'Amerique. Tout art commence avec une mythologie, commence seulement. Les jeunes editeurs de Broom assimilerent l'appel de Soupault. Matthew Josephson, ecrivant sous son nom et sous celui de Will Bray, Slater Brown, Malcolm Cowley, Robert Alden Sanborn, qui avait ete associe avec Coady, et d'autres, construisirent une Amerique qui, en realite, etait une Amerique imaginee, souhaitee. lis voulaient etre d'accord avec leur terre. Mais ils confondirent le point de depart avec le but. Josephson considera les mots de Chaplin comme la cle de la dynamique du cinema : « la comedie de cinema a connu des le debut cette vitesse, et le mouvement rapide des objets est essentiel au cinema. Le film a besoin de vitesse, pas necessairement dans les limites du mouvement rapide, mais dans une combinaison de circonstances. » Josephson ne comprit pas que Chaplin parlait la d'une seule' espece de film, le film americain, et cela ne prouve d'ailleurs pas que Chaplin a defini la nature absolue du cinema americain. La bouffonnerie et la vitesse ont fait les films de Fairbanks et de Llyod, mais ne sont pas les rythmes exclusifs du cinema, qui est plus profond. Josephson demandait qu'on appliquat les methodes d'improvisation de Chaplin pour faire les films « serieux ». II ne voyait pas que, en depit du scenario et du decoupage, le film americain a souf (I) Cf Du Cinema (N° I) oil, sous le titre Quand Chaplin apparut, un article de Philippe Soupault contenait les citations qui vont suivre. 57