La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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LA REVUE DES FILMS TEMPETE SUR L'ASIE, par Vsevolod Poudovkine (Meschrabpom. PaxFilm). Un producteur francais, a qui Ton presentait le Cuirasse Potemkine, crut jadis devoir remarquer : « Si Ton supprimait certaines scenes (les scenes de revoke), quelle belle marine cela ferait ! » Ce personnage, cynique et naif a la fois, peut aujourd'hui se rejouir : son voeu semble avoir ete entendu ; mais l'extraordinaire est que, destine aux censeurs francais, il ait ete exauce, au moins partiellement, par les realisateurs sovietiques de Tempete sur I'Asie. Une marine, non certes : mais sur les plateaux de Mongolie, dans le Pael et le desert, quel spectacle splendide offre ce film. Documentaire et artistique, n'omettant ni les danses rituelles, ni la danse lai'que et acrobatique du sabre, tournant autour des huttes qui bordent le desert de sable, n'oubliant aucun morceau a effet, employant tous les precedes possibles de prise de vues et de montage... film d'une technique eblouissante et d'une realisation parfaite. Les acteurs sont d'excellents acteurs. L'interprete, qui joue Timour, tombe plastiquement evanoui, com me on fait a la Comedie-Francaise, en renversant par surcroit un aquarium dont les poissons se debattront aupres de lui : gros plan. Et, bientot ragaillardi, revenant au cinema, il jouera les Douglas Fairbanks dans une poursuite bondissante. Sans doute certaines scenes plus directes, la mort du chef des revoltes ou l'execution de Timour dans la montagne, degagent un emoi plus apre, et font souvenir que ce film vent etre revolutionnaire. Mais l'emotion de La Mere et surtout du Potemkine, films sans apprGt, aussi brutaux, spontanes et elementaires que la revolte des moujiks ou des marins affames — cette emotion, qui s'exprimait par la seule precision des gestes et la succession necessaire des episodes, est abolie maintenant par exces d'art et de technique. Le miracle du Potemkine exploite consciemment, comme un theme de rhetorique, marque les concessions de ce film. Et la censure, qui s'y connait en besognes policicres, a pu, pour donner son visa, chatrer encore quelques sous-titres, et naturaliser russes les troupes coloniales anglaises. Robert Aron. 66