La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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amateurs-de-tableaux, aux chatouilleux-de-la-retine. Aucune confusion possible d'ailleurs, la suite ne vise jamais a l'harmonie. Louis Bunuel, tout pittoresque mis a part, possede ce qui pent nous seduire dans le caractere espagnol a travers la verole de l'esprit latin, je veux dire une violence sans espoir, un enthousiasme a crever les barrieres sans but, cette force vive qui entraine les hommes veritables vers les problemes les plus angoissants. De metamorphose en metamorphose, de disparition en disparition, il se sert de notre ceil pour nous mettre sans cesse en presence de lui-meme et de nousmeme. On vantera son imagination et sa cocasserie. Ce sont toujours les memes qui s'y trompent. II n'y a pas ici d'invention mais seulement la lucidite pfopre aux poetes qui permet de deceler sous les apparences quelques points de contact dramatiques entre l'esprit et le monde, quelques combinaisons insolites mais vraies. L'enchainement des faits rappelle la necessite absurde mais implacable du reve, dans la mesure oil 1'association des idees et des images y parait automatique. Et si une force nouvelle de 1'humour se manifeste, inconnue des humoristes professionnels, c'est autant qu'on peut ranger sous un vocable prostitue ce qu'il y a de commun dans Entr'acte, I' Ar moire a glace un beau soir, Picratt chez les sirenes et Alice in Wonderland, e'est-a-dire un etat d'esprit qui conditionne la poesie. Ce qui precede me permet, en fin de compte, de noter que le travail cinematographique de Bunuel, rigoureusement subordonne an sujet, participe de l'esprit du film. Sa simplicity et la perfection qui regissent le decaupage, la photographie et le montage, la maTtrise evidente de la mise en scene que denotent les decors et les interpretes, la continuity de Faction, font figure non plus de metier, mais de style. M. Pierre Batcheff, autrefois astreint a des roles idiots, deja revele par Rene Clair dans Les deux timides, fait preuve ici d'une sensibilite et d'une intelligence qu'il est impardonnable d'avoir dissimulees si longtemps. Pour qui connait un pen les m<eurs de salles specialisees et de spectateurs d'avant-garde, gens qui raffolent d'etre violes, il est facile de prevoir a Bunuel un joli sucees de snobisme. Puisse-t-il en profiter sans jamais en etre dupe. J. Bkrnard Brunius. LE FIGURANT (Spite Marriage), de Blsthr Kkaton, par Edward Sedgwick (Metro-Goldwyn Mayer). On peut dire « les films de Buster Keaton », car toutes les histoires ou il se trouve sont marquees il'un bout a l'autre par sa fascinante personnalite. Qu'il se nomine Eddie Cline, Donald Crisp, Charles Reisner ou Edward Sedgwick, son metteur en scene devient son frere, un frere qui ne le trahit jamais. II existe une atmosphere Keaton, dans laquelle les gens se conduisent exactement comme les a vus se conduire cet homme dont 1'eternelle gravitc vous ( 68