La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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LE CINE-ART LE CINE-QEIL II est arrive au cinema exactement ce qui pouvait lui arriver de pire, mais il fallait le prevoir. Un M. Marcel L'Herbier demontrant jadis que le cinema n'etait pas un art, produisait a la mtMiie epoque des films particulierement artistiques, dont I'un, sous le titre style 1910 de Baucis et Antinoiis obtiendra j'espere sous peu le succes de lire qu'aux premieres parties de programmes, le public a mitrailleuses des salles snobs, reserve aux films d'avant-guerre. II se pent d'ailleurs que je presage imprudemment. C'est de ilnhumainc que je veux parler, or il apparait que l'esthetique « ballets russes » et les sous-raclures du cubisme sont encore en faveur. Le succes d'estime d'un film comme La Passion de Jeanne d'Arc, de Dreyer, prouve que le chique decoratif, l'artifice, la secheresse du cceur, I'habilete, le truquage intellectuel, le torticolis de la camera, feront toujours illusion. Je dirai sans doute un jour plus longuement pourquoi je deteste ce film malhonnete propre a faire bander M. Jean Cocteau, et pourquoi je detesterais aussi bien La Passion de Landru ou La Passion de Sacco et Vanzctti s'ils etaient fabriques selon les memes tricheries. Mais des aujourd'hui et tout simplement je repete : « Je n'aime pas les films qui m'ennuient ». N'essayez pas de menager la chevre et le chou avec vos si, vos mais, vos car : « C'est un emmerdeur, mais c'est un poete » ou inversement. Si vous vous etes apergu que c'est un poete vous ne vous etes pas ennuye. Et inversement. L'une an moins de vos propositions n'est qu'im rappel de ce que vous avez entendu dire, une soumission a l'Opinion Autorisee, crainte de blasphemer la Beaute Cachee. Ces lignes sont pur raisonnement ? Ah ! Ah ! je vous y prends. Parfaitement, le raisonnement reprend ses droits contre la raison. Et ou a-t-on jamais vu la Beaute se cacher sous 1'Ennui ? Tout cela pour en arriver au Kino-Glas, au Cine-CEil, frere du Cine-Art. Le documentaire, pas plus que le cinema romance, n'a ete epargne par l'esprit de systeme. Si la justification enfantine que M. Dziga-Vertof invente pour se faire excuser de se promeaer dans les rues avec un appareil sur lepaule — ce qui, pour etre tres attendrissant, ne remplace pas la camera-epingle-de-cravate dont je reve depuis longtemps — ne constituait pas une conference ridicule par elle-meme, je prendrais la peine de lui expliquer l'inutilite d'un tel scrupule. Mais, apres avoir mis le cinema en equation et deguise Spinoza en operateur, M. Dziga-Vertof montre deux films. Onzieme annee est, dans le genre Francois Coppee ou Sully Prud'homme une revoltante apologie du travail. Les gigantesques ouvriers communistes qui, OiU debut a la fin frappent de leurs marteaux toutes sortes de paysages sont beaucoup moins divertissants que l'enfonceur de clous en trois coups de LunaPark. En outre ce grandiose poeme du metier et de l'industrie, analogue en tous points a celui par lequel M. Henri Ford sans mil doute, prouvera l'excel 75