La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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mentent de rester en exemple de ce que les creations populaires ont d'inexphcable et d'ephemere. Entre tant d'aspects qui mentaient le meme sort, c'est par le personnage de Chariot que Charlie Chaplin pnt sur le monde un ascendant qu'il nest pas presde perdre en nous obligeant a reconnaitre comme notre veritable reflet une creature boufTonne, perspicace et revoltee. C'est la vie de tout un peuple qui acquiert ce meme caractere definitivement vendique dans les films d'Eisenstein : le reahsateur qui veut adapter le Capital de Karl Marx a l'ecran, le jeune type farouche et amical qu'ont connu ceux qui l'ont vu, s'est efface dernere laclasse a laquelle ll s'enorgueilht d'appartenir.Ce qui, dans Eric von Stroheim, lui assure de tenir dans nos esprits la place qu'il occupe, c est son caractere le plus secret, ce que ni sa vie, m ses films ne peuvent nous reveler directement, ce qu'ils trahissent sans cesse, les uns plus encore que l'autre. On voit, a ces exemples, que la transposition, par le cinema, de certaines valeurs dans un domaine qui nest pas celui de l'humanite quotidienne s'est exercee sur les objets les plus divers, meprisables ou pathetiques, individuels ou sociaux, manifestes ou caches. II reste que, pour un grand nombre d'hommes, ce visage reguher, un peu lourd, definira parfaitement un ideal vulgaire de seduction, cette petite moustache noire, ce pantalon a carreaux representeront a jamais une attitude devant la vie, ces foules qu un garcon de vingt-sept ans a animees dans le Cuirasse Potemkine symbohseront l'enthousiasme et la camaraderie revolutionnaires. Quant a ce que signifie pour nous le nom d Eric von Stroheim, j'entends le preciser. Ce que nous connaissons de la vie de Stroheim se prete a des interpretations trop faciles pour etre exactes. Les articles de magazine qui sont nos seules sources d information ont eu beau jeu a tracer de cet homme une image plate qui donnat satisfaction au public. II est necessaire cependant d'interroger cette existence, quitte a se tromper. Erick Oswald Hans Stroheim von Nordenwallestnea Vienne en 1888. Fils d un colonel autrichien, ll avait passe par l'ecole de cadets de Hanstadt quand une disgrace politique ruina safamille.En 1909, ll debarque en Amenque. Pour mieux rompre tout lien avec le monde qu'il abandonne, plutot que d'utihser les lettres d introduction dont ll est muni, il devient successivement soldat, professeur d'equitation, adjoint au sheriff, garde-forestier, auteur-acteur dun numero de music-hall. A partir de 1915, il fait de la figuration au cinema. Sa physionomie lui vaut de se voir confier regulierement les roles antipathiques. II assiste aussi le metteur en scene John Emerson qui, a cette epoque, dingeait Norma Talmadge. A l'entree en guerre des Etats-Ums, les studios tournent en serie des films de propagande qui comportent necessaire