La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DEUX EXPERIENCES DE FILM SONORE par DARIUS MILHAUD Des 1927, j'avais entendu le Vitaphone a NewYork et j'avais entrevu a ce moment-la les possibihtes immenses de cette nouvelle maniere d'utiliser la musique au cinema. C'etait un film de Sydney Chaplin extremement long. L adaptation symphomque, jouee par l'orchestre philharmonique inondait les oreilles dun son epais, un peu confus, espece de brouillard sonore plein d'intentions excellentes mais qui vous laissait incertain et trouble. Puis, a titre de demonstration, on entendit un jazz, un chanteur accompagne dun piano, un vol de mouettes avec leurs ens, un ronflement de moteur d avion, un quatuor a cordes. Une espece de decongestion s'ensuivit, on respirait mieux, les sonontes d instruments solistes ou a clavier, la voix humaine, les bruits portaient, atteignaient leur but qui est la restitution fidele du son emis. L'erreur etait de vouloir utihser le gros orchestre. Les experiences faites aux festivals de Baden-Baden en 1927 et 1928 avec le Triergon confirmerent les observations que j'avais deja faites aux Etats-Ums. Puis les films sonores de toutes sortes sont arrives avec leurs qualites, leurs defauts, leurs menaces, leurs espoirs, leurs pieges. Tout de suite quelle avalanche de precedes faciles, pnmaires. On ne resiste pas a faire entendre en les synchromsant les douze coups de midi lorsque l'ecran nous montre une pendule indiquant cette heure-la, ou le bruit dune auto, dun train, d un avion qui passent, ou celui dune foule qui sagite... ou bien on " profite » d un acteur qui a une belle voix et Ion trouve mille pretextesale faire chanter, ce qui ralentit Taction d une maniere insupportable. On est toujours tente de vouloir abuser sans discernement dune invention nouvelle, on est si etonne de pouvoir faire chanter un monsieur a l'ecran qu'on ne resiste pas a lui faire debiter 36