Cinéa (1921)

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22 cinea SPECTACLES Tristan et Isolde prend l'âme et l'esprit ; Sërafin conduit en chef passionné son orchestre et la partition magique. Mme Rakowska-Sérafin n'est pas qu'une flamme ardente, c'est aussi une voix sans une faiblesse et celle de Mme Capuana est souple, douce et chaude c'est Brangàene elle-même avec un style que je n'avais pas encore connu ; et Basai, ah Hassi T Votre Tristan du 2e acte est le plus beau qui soit avec cette voix vivante qui décroche le cœur dans la poitrine. Revenez, nous avons besoin de chanteurs vivants... etMarcoux abandonne Wagner... ■ La bataille, de Frondaie. Un beau roman de Farrére pas théâtre. . . Mais Gémier est un artiste et il japanise si bien, et Mary Marquet est si belle et Mme Roggers a un rire et des attitudes si joliment orientales. ■ Le Héros et le Soldat, de Shaw. Que c'est agréable à voir et â entendre malgré le traître Hamon.. . • Cœur de Lilas. C'est petit I Une pièce ça? André Brûlé n'a que des boutades et quelques mots d'amour, c'est trop peu. Dommage, et Madeleine Lély est presque aussi fugitive. Tant pis. ■ Le Cocu magnifique de Crom melynck. Une œuvre î Bien jouée I avec un Lugné Poë remarquable. ■ La 8e femme de Barbe bleue d'A. Savoir. C'est charmant, c'est léger, avec [parfois de l'intensité dans la grâce, c'est écrit et Lysês me plaît. ■ La Rose de Roseim,de J.Variot Pauvre Jean Périer qtd a tant de talent, pauvre public qui n'a rien dit, stoïque ! ■ MARGARITA XIRGU dans Fédora et La Maison en ordre. Une simplicité forte, une autorité brillante, une passion contenue qui sait se déchaîner et un beau visage ; admire Réjane, et aime m'a-t-elle dit le talent sensuellement intelligent d'Yvonne de Bray. Eve Francis. La Cbauve-Souris. Nikita Baliefl' triomphe. La caisse de Chauve-Souris déborde-t elle? J'ai peur que non. L'essentiel est que Nikita Baliefl' triomphe par son influence sur la couleur et la mise en scène des théâtres de Paris. Souvent les Russes ont agi fortement sur nos mœurs scéniques. Les larges exécutions visuelles de Boris, de la Pskovitaine, de la Khovanchina, puis — ô Alexandre SanineT — d'Hélène de Sparte et Salomé avec Ida Rubinstein renouvelèrent un art théâtral que l'excès de réalisme dépouillait de synthèse, de style et de puissance. Les ballets de Serge de Diaghilen ont accentué et intensifié cet art nouveau. Bakst, Benois, Larionow, Gontcharowa, nous sont plus familiers que les titres d'œuvres célèbres d'auteurs non moins célèbres. Et maintenant Baliefl... On lui a reproché de se souvenir de Meyerhold et de Stanislavsky. Qu'estce que ça fait ? Il sait où sont les beaux cadres. Il sait où sont les bonnes couleurs. Il sait s'en servir et il crée de belles pages de rythme et d'atmosphère. Dans notre théâtre ingénument et maladroitement pervers, dans nos réalisations pour calendriers des P. T. T., sa note sonne en fanfare. Jéricho ne croulera pas pour celai Du moins Baliefl, Wavitch, Soudéïkine, Rémisofl', et leurs pairs, ont imposé â notre mémoire lassée des éclairs généreux comme Le Restaurant Yard, Les houzards noirs, Katinka, Les romances de Glinka, et ce qui suit, et ce qui suivra. La gaîté, l'esprit, l'humour de ces spectacles m'enchante. L'œil s'y réjouit. Je ne parle pas de l'œil de cinégraphistes qui ne voient rien ni de l'œil des gens de théâtre qui voient peu. ■ Oncle Vania. Deux heures de nuances et de rythme intérieur. Nous avons lu — en profondeur — Dostoiewsk} et Tourgueniefl. Nous vivons — en intensité — Tchekow , comme Andreiew, comme Shaw et comme Strindberg. Oncle Van ia, c'est delà vie en dedans. C'est de la vie. La vraie. Pitoëfl y tient le rôle du médecin qui fut cher â Stanislawsky. Il y est aussi aigu et saisissant qu'il le fut dans Celui qui reçoit les gifles. Ma femme danseuse ou Les Ratés. Ludmilla Pitoëfl' est une brillante synthèse du charme. Mlle Albane, M. Peney, M. Jim Géralds, Mlle Sylvère sont justes et nous les suivons pas â pas, de virgule en virgule. ■ Phi-Pbi. Dire que c'est fini. Dire que nous regretterons Ph i-Ph i. Il 3r avait là, du moins, un théâtre où l'on ne jouait pas autre chose... Casino de Paris. Ça, c'est de la belle peinture. La couleur grouille. La lumière est comme folle. Ça sue l'électricité. On rit avec ses yeux. Les jazz-band se sont assagis. Adieu, les permissionnaires américains I Mistinguett travaille dans le genre théâtral. Mais voici Chevalier si gai, si Parigot avec ses « hommes du monde » et Boucot, qui se fit naguère acclamer dans des chansons idiotes et que voici fort drôle dans des scènes fort tristes. Mlle Fabris shimmise élégamment. Jenny Golder est supérieure à ses chansons, car elle était Oh la la, oui, oui, en chair et en os. Les grandes a mou reuses me plaisent parce c'est du music-hall et que l'art visuel n'y vient point d'un couturier, mais du hasard, ou plus exactement de ce rythme hardi qui est l'âme même du music-hall. On a failli faire un chef-d'œuvre avec la reine de Saba qui est Mlle Myro avec sa voix, sa peau, son nombril et ses perles photogéniques que l'ombre brusque nous révèle phospho rescentes. C'est joli. L. D.